1re3 : La musique, troubleur du corps et de l’esprit

Des milliards d’individus jouent et écoutent des ondes sonores dénuées de signification : on appelle ceci la ‘’ musique ‘’. La musique nous plaît, nous émeut, nous stimule ; mais, contrairement au langage, elle ne nous procure apparemment aucun avantage concret au point que l’on peut s’interroger : pourquoi  aimons-nous à ce point la musique et comment interagit-elle avec notre cerveau ?

L’oreille analyse en permanence les sons et les vibrations aériennes qui viennent frapper le tympan. Suivant tout un parcours dans le système auditif, les mélodies pénètrent dans le cortex auditif d’où elles résonnent dans la totalité du cerveau. Les deux hémisphères sont mis à contribution, même s’ils jouent des rôles différents. Le gauche prend en charge le rythme, la mélodie tandis que la synchronisation est plutôt analysée par le droit. Les aires cérébrales dédiées à l’audition ne sont toutefois pas les seules concernées. Il faut y ajouter des aires motrices (qui interviennent notamment lorsque l’on joue d’un instrument ou que l’on chante), des structures comme l’hippocampe (l’un des sièges de la mémoire qui s’active lorsque l’on entend un air familier), des circuits rythmiques du cervelet (qui interviennent lorsque l’on bat la mesure avec le pied ou dans sa tête).

S’il est difficile d’identifier le cerveau d’un artiste plasticien, d’un écrivain ou d’un mathématicien, on peut reconnaître le cerveau d’un musicien professionnel sans hésitation : les volumes de matière grise sont plus importants dans les aires motrices et auditives.

Mais pourquoi aime-t-on la musique ? L’origine de cet amour ‘’ réside dans une partie du cerveau nommée système limbique qui entre en jeu également quand nous savourons un bon repas ou apprécions un moment particulier de notre vie ‘’. Après avoir demandé à des centaines de mélomanes de décrire les émotions qu’ils ressentaient lorsqu’ils écoutaient leur répertoire favori, les professeurs de psychologie en ont délecté de nombreux: l’émerveillement, la nostalgie, la transcendance, le calme, la joie et bien d’autres. La musique sert à renforcer la cohérence du groupe. Elle répond au besoin biologique d’appartenance. De nombreux chercheurs sont en effet de l’avis qu’elle est un élément majeur de la cohésion sociale.

Dans un autre sillage, il est admis pour tout le monde que la musique adoucit les mœurs, que dans les supermarchés certains airs peuvent propulser les ventes ou au contraire plonger un individu dans la dépression lors de l’écoute de musique country. On sait aussi qu’il suffit parfois d’écouter les premiers notes d’une mélodie pour se remémorer une chanson ou pour  recréer une émotion liée à un événement passé. Dès sa naissance, le nouveau-né est plongé dans un univers musical et sa vie entière est ensuite nourrie de sonorités qui s’impriment dans sa mémoire et qui correspondent à diverses émotions. Il n’est donc pas surprenant que la musique soit omniprésente dans toutes les sociétés malgré les différences absolues des cultures. Nous avons de plus en plus d’informations concernant les effets de la musique sur le corps mais les connaissances sont inombrables

La musique peut aussi contribuer à soigner. Elle s’avère efficace pour traiter des troubles neurologiques divers. Cela va de la maladie d’Alzheimer à la maladie de Parkinson, en passant par des troubles du langage, tel que l’autisme. L’écoute et la pratique régulière de musique montrent qu’un individu musicien par exemple développe considérablement son sens de la mémorisation.

S’il est vrai que le principal effet de la musique est de renforcer les liens entre les hommes et de fixer la cohérence du groupe, elle répond au besoin biologique d’appartenance. Les découvertes récentes de la neuroscience devraient conduire notre société et nos institutions éducatives à repenser en profondeur la place et la fonction de la musique afin d’en tirer les bienfaits.

TPE : Musique/Corps Humain
Thomas Chekaiban, Sarah Teresa Dib, Ariane Haddad, Emilie Skaff, 1re 3