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Nous du Collège - N  294 - Février 2021                                      4 août 2020                  45
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                                                      Fady Naïm (Promo 1980)
                                       Décédé le 04.08.2020, victime de l’explosion du Port de Beyrouth.
                                                        Élève au Collège de 1967 à 1972


                                  Cher Fady,
                                  Nous avons eu le même destin de quitter le Collège Notre-Dame de Jamhour le
                                  jour même où la guerre a éclaté… Et c’est à partir de cette année que la Providence
                                  nous a tous réunis, nous les amis d’enfance, la clique de Tabaris, dans un quartier
                                  qui sentait la peur et le plomb et qui n’a cessé de compter ses victimes à chaque
                                  attaque et contre-attaque, de part et d’autre.
                                  Avec le calme qui te caractérisait, tu polarisais l’attention de tous. Nous enchaînions
                                  alors des parties de Risk du matin au soir, entrecoupées par une pause déjeuner
                                  ou par des pluies d’obus. Parfois, hélas, à cause du sniper de l’autre côté, nous
                                  demeurions terrés chacun chez soi.

                                  À tes heures perdues, tu étais un GO (gentil organisateur), et ce rôle t’allait si bien,
                                  un collectionneur de tout et de rien, des petites aux grandes choses. Et, à la limite,
                                  tu étais un artiste sans le montrer et un imitateur doué qui nous faisait toujours rire
                                  aux éclats.

                                  Dans le jardin de la maison familiale, il y avait un panier de basketball où nous
                                  nous amusions à marquer des points, jouer deux contre deux sous les regards
                                  bienveillants de tes deux chiens Max et Ben, que nous promenions de temps en
                                  temps en faisant le tour du quartier, pour la plus grande inquiétude des voisins...

                                  Dans la maison de tes grands-parents, nous enchaînions d’interminables parties de
                                  Ping-Pong et de billard, et des tournois de temps à autre…

                                  Ton amour pour le tennis, où tu excellais, te faisait enchaîner des frappes superbes
                                  avec un style unique…

                                  Paris était pour toi ta deuxième ville, une escapade où tu avais plein de copains
                                  pour faire la fête la nuit et du tourisme le jour…

                                  Le Bon Dieu t’a doté d’un humour fin, un amour indéfectible pour la famille et une
                                  fidélité sans faille pour tes amis, ce qui a fait de toi une personne ressource pour
                                  nous tous...
                                  Fady, tu n’as que des gens qui t’aiment autour de toi, et tous étaient atterrés à
                                  l’annonce de ta mort ! Tu nous as quittés ce malheureux 4 août lors de l’explosion
                                  de Beyrouth. Un boom et tu es parti, juste comme ça, et c’est tellement injuste…
                                  Tu nous as réunis avec ta proche famille, ton Frère Nagi et Marie-Joe, ta sœur Zeina
                                  ainsi que tes neveux dont tu étais très fier, Samir (Simi) et Rami, ainsi que tous les
                                  amis, la bande de Tabaris, tes amis d’école et tous ceux qui t’ont connu et aimé,
                                  pour te dire au revoir et nous avons trinqué pour te dire à bientôt, l’Ami Fady.

                                  Ta place sera toujours dans nos cœurs et nous ne t’oublierons jamais. Et maintenant,
                                  comme à ton habitude, n’oublie pas d’organiser là-haut ce que tu excellais ici-bas…

                                                                            À plus, de tout cœur, de la part de tous les amis
                                                                                                  Alain Joseph Yazbeck
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