Révérends Pères,
Révérendes Sours,
Chers amis,
J'aurais pu dire aussi, tout
simplement, vu notre engagement à tous :
Révérends Pères, Révérendes Sours, avec ou sans
soutanes,
Permettez-moi, au début de mon intervention, de remercier la direction de mon Collège, et particulièrement le Père Salim Daccache, recteur, qui nous a fait l'honneur de nous inviter à ces agapes que je qualifierais de familiales. Merci aussi aux membres du Conseil Exécutif, et à leur tête le Père Marwan Tabet, d'avoir répondu à cette invitation. Merci au Conseil de Collège, à la Communauté des Pères, aux délégués de l'Amicale, des Professeurs et des Parents de Jamhour.
Quand, depuis presque deux ans, la préparation du Congrès de l'OMAEC rassemblait notre petite équipe, nous étions loin de penser que nous allions reprendre le flambeau de la FAEC et regrouper ainsi des amicales d'anciens élèves des écoles catholiques et nous lancer dans une étroite collaboration avec le Conseil Exécutif de ces écoles.
Voilà qu'aujourd'hui, notre jeune comité (jeune par son âge et jeune par sa dynamique), quatre mois après sa formation, a presque atteint sa vitesse de croisière dans un processus fédérateur ambitieux.
Le temps où les écoles catholiques comptaient exclusivement sur les religieux avec lesquels collaboraient quelques fidèles « auxiliaires » est révolu. Aujourd'hui, dans plusieurs pays (et je pense particulièrement à la France), ce sont hélas les religieux qui sont devenus auxiliaires, et plusieurs établissements ne sont considérés catholiques que parce qu'ils suivent la pédagogie de la congrégation fondatrice.
Le Liban ne semble pas vouloir déroger à cette transformation.
Les temps changent, les mours aussi, et les vocations diminuent.
Il faut s'adapter.
Un principe, je dirais même une ferme conviction, nous guide tous, ici-présents ce soir : sans l'école catholique, véhicule du savoir, de la culture et des valeurs, le Liban n'aurait pas été ce qu'il est et ne pourra jamais continuer à assumer sa vocation de « pays-message », vocation qui fait toute la différence entre lui et son environnement géographique.
Ainsi, pour que l'école catholique continue à remplir pleinement sa mission au service de la jeunesse libanaise, toute la jeunesse libanaise (sachant que dans certaines écoles catholiques, il n'y a presque pas d'élèves catholiques), pour qu'elle continue à remplir sa mission, il faut que le quatuor « direction-professeurs-parents-anciens » travaille de concert (c'est le cas de le dire !) en totale confiance, et sans hésitation aucune. Cette alliance doit être stratégique, parce que vitale.
C'est clair : il est acquis que nul ne pourra prendre la place de l'autre. Il faut se diviser les rôles, se distribuer les tâches, se lancer la balle (vous voyez, je passe allègrement de la musique au sport !).
En effet, avec tous les pièges qui peuvent nous être tendus dans ce pays, il nous faut être de vrais jongleurs, d'habiles acrobates, d'excellents athlètes.
Notre destin est de nous unir et d'unir nos forces. Nous n'avons pas le choix !
Je dirais aussi qu'il nous faut faire vite, même très vite. Et là, je voudrais présenter mes excuses publiques à ceux et celles du comité qui se surprennent à haleter. Désolé, mais le temps presse. Nous avons beaucoup d'années d'inaction, de méfiance, de dégonflement et de « ihbat » à rattraper.
Et puis il y a cette crise économique pernicieuse, cette insouciante gestion des deniers publics, ce mépris qu'ont nos responsables des souffrances d'un peuple qui ne demande qu'à vivre !
Notre objectif est clair : nous devons sensibiliser tous les Anciens élèves de notre pays, et les rassembler au mieux pour former une véritable chaîne de solidarité autour de l'École Catholique. Notre apport sera d'abord moral, puis technique, puis matériel.
Il nous faut chercher du soutien partout et porter loin notre cause.
Notre messe du 11 mai a eu des échos très favorables auprès des Anciens, même si leur présence dans certaines églises, était plutôt symbolique. Ils ont senti que les choses commencent à bouger et que le processus est entamé.
Je peux vous assurer qu'ils ont tous soif de solidarité et qu'ils ressentent tous les mêmes besoins que nous. Ils vivent aussi les mêmes urgences, les mêmes angoisses.
Et là, je voudrais rendre hommage au dynamisme de « notre » nouveau Secrétaire Général (je dis « notre », parce qu'on se l'est déjà, en quelque sorte, approprié), le Père Marwan Tabet, et à celui de toute l'équipe du Conseil Exécutif.
Je peux assurer que notre collaboration, jusque-là, est sans faille. Je sens (et c'est plus qu'une intuition) que nous sommes appelés à faire un excellent travail ensemble.
Que Dieu (Celui des Catholiques, mais aussi Celui des « autres ») guide nos pas, qu'Il bénisse notre action, qu'Il éclaire notre chemin et qu'Il préserve l'École Catholique afin qu'elle continue à donner à ce pays des Anciens qui sont de véritables citoyens au service de l'Homme, dans toutes ses dimensions.
De la part de tout le Comité de la FAEC, merci.
Nagy
Khoury
Président