L’Orient-Le Jour, Lundi 11 Octobre, 2004

Retrouvailles des anciens élèves des pères jésuites à New York
en présence de Michel Eddé,
Vincent Battle et le père Jean Dalmais
« Jamhour Alumni US.Inc» financera cette année
les études de 30 enfants doués mais nécessiteux

 


De gauche à droite, Nagy Khoury, Donald Eddé, Christian Rizk,
Nada Sara, Gabriel Sara, Bud Zéhil, père Jean Dalmais, Vincent Battle,
Ronald Kfoury, Nadine Kfoury, Michel Eddé, Nagi Bustros et Sylviane Zehil.

NEW YORK, de Sylviane ZEHIL

La joie et l’émotion illuminaient tous les visages pour les retrouvailles des « Anciens élèves de la diaspora jamhourienne », à New York, au prestigieux Hôtel Helmsley Park Lane. Était présente la fine fleur des anciens élèves du Collège Notre-Dame de Jamhour, devenus brillants banquiers, économistes, financiers, tycoons, chefs d’entreprise, dirigeants de multinationales, professeurs d’université, ingénieurs, médecins, chercheurs, avocats, ministres, mais tout aussi bien bons pères de famille.
Conscients de la richesse et de la singularité de l’éducation qu’ils ont reçue à Jamhour, ces Libanais de la diaspora se disent prêts à offrir à la nouvelle génération leur arme du succès, l’éducation, à travers l’action « Parrains pour Jamhour ».
Ce grand événement a attiré une centaine de personnes venues des États-Unis, du Canada, de France et du Liban, accompagnées de leurs conjoints, enfants et « supporters ». L’ancien ministre Michel Eddé (promo 45), président de l’Amicale des anciens de Jamhour au Liban, l’ambassadeur Vincent Battle, ancien élève du collège jésuite Saint-François-Xavier, le consul général du Liban à New York, Antoine Azzam, le père Jean Dalmais, le secrétaire de l’Amicale, Nagy Khoury, le père Maroun Tabet et Donald Eddé ont répondu présents. Ne pouvant y assister, le recteur du collège, le père Sélim Daccache, a envoyé un mot d’amitié et de soutien.
Les idées dégagées lors des deux dernières rencontres (2002-2003) ont été concrétisées en mai dernier, par la constitution de « Jamhour Alumni US.Inc », une organisation à but non lucratif, enregistrée dans l’État de New York et dont l’objectif est d’aider le collège dans sa mission éducative. Sa mission, entre autres, consiste à organiser et diriger des événements de collecte de fonds qui serviront à financer les frais scolaires des écoliers appartenant à des familles nécessiteuses mais souhaitant donner une éducation dans la tradition jésuite, et aussi à offrir une partie du budget des opérations au collège, des chaires d’enseignement, à aider aux fonds de retraite des professeurs, et à contribuer aux initiatives sportives et éducationnelles.
Cette institution a vu le jour grâce à la collaboration étroite et dynamique de ses membres fondateurs et de leurs épouses (Nada Sara et Nadine Kfoury), et aussi au précieux apport et soutien technique de Bud Zéhil qui, sans être ancien de Jamhour, s’est totalement investi dans la démarche, en contribuant à la création et à la formation de cette organisation charitable.
Le nouveau conseil exécutif comprend Nagi Bustros (promo 65), président, Gabriel Sara (promo 72), secrétaire général, et Ronald Kfoury (promo 79), trésorier. Ce dernier, formant l’équipe technique avec Christian Rizk et l’aide avisée de Nadine Kfoury, a créé en septembre le nouveau site web www.jamhour.US. Outil de référence d’information et de photographies de la communauté jamhourienne américaine, ce site est devenu aussi un lieu de rencontre pour tous.

Trente enfants seront  scolarisés cette année

Soucieux d’offrir l’accès à l’éducation pour tous les élèves du Collège Notre-Dame de Jamhour, indépendamment de leur niveau économique et social, le conseil de « Jamhour Alumni US, Inc » s’est assigné, cette année, l’objectif de soutenir la scolarisation de trente enfants doués dont les parents n’ont plus les moyens de financer les études. Ces cas dramatiques ont été sélectionnés par le père Sélim Daccache dans le cadre de l’action « Parrains pour Jamhour ». Bien orchestrés, documentés et ciblés, les appels à l’aide présentés par Gabriel Sara ont ému l’assistance provoquant un élan incomparable de générosité. Et l’objectif a même été dépassé !

Eddé : « Un Liban  optimiste est un message »

Les « anciens de la diaspora jamhourienne » étaient brusquement redevenus des chérubins au contact du père Dalmais. Comme autrefois, il a fait une prière avant d’entonner, tous en chœur, dans un moment de grande émotion, L’ombre s’étend sur la terre, un chant du soir, chargé de grandes réminiscences.
Dans son allocution de bienvenue, Nagi Bustros a appelé à « construire le Liban par l’édifice vivant des jeunes ». « Les jeunes du Liban ont le droit de réussir, le collège a le droit de les former, et nous avons le droit de les aider », a-t-il dit.
De son côté, Gabriel Sara, encore marqué par l’attentat contre l’ancien ministre Marwan Hamadé, a projeté sur l’écran la photo publiée, ce jour-là, par L’Orient-Le Jour. « Le Liban passe par une crise politique et sociale. Son identité est remise en question. Nous pouvons nous battre pour notre pays en maintenant la culture, l’éducation des générations futures. C’est cette éducation qui a permis aux Libanais à l’étranger de briller dans tous les domaines. Notre objectif est de permettre à ces jeunes élèves d’avoir la meilleure éducation possible et de les aider financièrement dans leur scolarité », a-t-il plaidé.
Prenant la parole à son tour, l’ancien ministre Michel Eddé a souligné que le « Liban optimiste est un message », que les Libanais « sont attachés à la liberté, à la démocratie et à la justice », et que « la démocratie est le droit à la différence ».
L’ambassadeur Vincent Battle, grand admirateur de notre pays puisqu’il a décidé de s’y établir, a souligné les relations d’amitié et la « soft diplomacy » qui lient le Liban aux États-Unis depuis plus de cent ans. Quant à Donald Eddé, venu de Montréal pour adresser un message d’encouragement, il a souligné avec émotion avoir passé les plus belles années de sa vie dans cette communauté comme dans une famille. « Cette communauté ne doit pas se limiter uniquement aux jamhouriens, mais doit s’ouvrir aux autres », a-t-il ajouté.
Le mot de la fin devait revenir à Nagy Khoury : « Après Paris, Genève, Montréal, voici donc Jamhour Alumni US pour les anciens de Jamhour aux États-Unis. En attendant Jamhour à Londres, Dubaï et dans toute ville ou pays où nous comptons 25 anciens et plus. L’objectif est double : constituer une véritable communauté jamhourienne et libanaise, solidaire, intelligente, productive et efficace dans un pays de rayonnement ; ensuite, soutenir l’enseignement au Liban, surtout l’enseignement catholique, qui fait la spécificité de notre pays, et l’enseignement à Jamhour qui fait notre fierté. »
Soucieux de la réalité libanaise, de ses souffrances et de ses espoirs, le Collège Notre-Dame de Jamhour s’est depuis longtemps engagé dans une tradition de soutien et de parrainage d’élèves, ouvert à toutes les classes de la société libanaise, pour continuer à assurer le service éducatif auquel tous les élèves ont droit. C’est le sourire aux lèvres et satisfaits que les anciens de Jamhour sont repartis vers leur destinée, se promettant de faire encore mieux en octobre de l’année prochaine.

 


Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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