Tournée du Père recteur auprès des Anciens au cours du mois d’octobre 2007

            La grande famille de Jamhour ! Certains s'interrogent sur le bien-fondé de l'appellation : sont-ils drôles, ces jésuites, de s'attribuer ainsi une filiation digne d'un arbre généalogique ? Et pourtant, aucun autre terme ne serait plus exact pour décrire les relations qui unissent les différents membres de la communauté Jamhour.

            Quand le recteur évoque son voyage, il y a dans son regard une lueur semblable à celle qui brille dans les yeux d'un père venant de rendre visite à son fils. Le premier objectif de ces retrouvailles, confie-t-il, est de rencontrer toutes ces personnes qui partagent un même sentiment d'appartenance et les mêmes valeurs. Qu'ils soient en France, aux États-Unis, au Canada ou ailleurs, célibataires ou mariés, jeunes ou quinquagénaires, stagiaires, étudiants, employés ou chefs d'entreprise, ces anciens ont choisi d'être des retrouvailles. Forts de leurs racines communes - Jamhouriens et Libanais-, ils ont aussi choisi de vivre selon les valeurs dans lesquelles ils ont été élevés en famille et éduqués à l'école. Hommes-et-femmes-avec-et- pour-les-autres, comme l'ont si bien dit les pères Arrupe et Kolvenbach, ils sont au service de la justice, de la paix, de la foi.

            Et ces retrouvailles ont un sens, poursuit le recteur. Ces anciens sont là, en quête de nouvelles. De leur Collège. De leur pays. Posant mille questions, attentifs aux détails, soucieux de se forger une opinion juste, de cerner le sujet avec exactitude, ils expriment, par leur présence, une réelle volonté de soutien. Ils se souviennent avec émotion de leurs années au Collège, racontant pêle-mêle des souvenirs parfois embellis ou déformés, s'attardent en riant sur tel détail, se désolent d'avoir oublié tel autre. Heureux d'être ensemble, c'est aussi un temps d'information sur leur vie actuelle. Les efforts fournis, les études que l'on poursuit, les petits boulots, la carrière que l'on débute, la profession bien établie, les changements d'adresse, les naissances qui pointent leur nez, les mariages en perspective, tout y passe. Après les souvenirs, après les témoignages, se manifeste la solidarité. Solidarité envers les autres, envers le Collège, envers le Liban.

            À Paris, où il ne s'était pas rendu depuis deux ans, le recteur, accompagné de Me Michel Eddé, Président de l'Amicale des Anciens, et de M. Nagy Khoury, Secrétaire général de l'Amicale, ont eu la surprise d'accueillir toute une délégation venue de Ginette. Organisée par l'AJFE qui fêtait ses quinze ans d’existence, la rencontre a eu lieu le dimanche 14 octobre, au Grand Hôtel Intercontinental. Le recteur en a profité pour remettre à Nicolas Chikhani (Promo 87), en signe de témoignage et de reconnaissance, une plaque qui porte l’écusson de Jamhour et qui rappelle que l’AJFE, en tant que présence de l’Amicale des Anciens de Jamhour en France et en Europe, fait partie de la grande famille de Jamhour pour la plus grande gloire de Dieu et la liberté des hommes.

Mot du père Salim Daccache, recteur du Collège, prononcé à Paris, Salle de l’Opéra, Grand Hôtel Intercontinental, le dimanche 14 octobre 2007.

            Absent de la réunion de New York qui s'est tenue en présence de Nagy Khoury, le 20 octobre au Penn Club, c'est au téléphone que le recteur a témoigné son amitié aux membres de la JA-US (Jamhour Alumni in the US). Il a ainsi béni leur rencontre et remercié les membres du comité, Gabriel Sara, (Promo 72), Karim Awad (Promo 87), Christian Rizk, (Promo 73) et Bud Zehil, ainsi que certaines personnes pour leur profond engagement au service du Collège et du Liban, comme Ray Debbané (Promo 72), Nagy Bustros (Promo 65), Ronald Kfoury (Promo 79) et son épouse.

Dîner de la JA-US (Jamhour Alumni US) au Penn Club, à New York - 20 octobre 2007- Recteur
Speech at the JAUS dinner on October 20th, 2007 at the PENN Club in New York - Gabriel Sara

 

            De son passage en Californie, le recteur garde un excellent souvenir et une expérience à communiquer. N'a-t-il pas partagé le pain et le vin, en compagnie de Nagy Khoury et d'un nouveau Chapter d’anciens qui a vu le jour grâce à la détermination de trois mousquetaires, André Touma (Promo 75), Fady Kadifa (Promo 78) et Abdo Kadifa (Promo 77), le 26 octobre, au restaurant Zibibbo, à Palo Alto ? Et surtout, n’a-t-il pas été accueilli au Saint Ignatius College Preparotory pendant deux jours ? Ces deux journées passées dans un collège jésuite sont extrêmement riches. Le recteur a été frappé par l’engagement chrétien des élèves et du corps professoral. Et de raconter la messe à laquelle il a été convié. Entièrement préparée par les élèves et leurs professeurs, elle témoigne de la véritable implication de ces derniers à la célébration de l’Eucharistie qui les rassemble hebdomadairement. Par ailleurs poursuit-il, il a participé à une expérience nouvelle, adoptée en commun par plusieurs établissements jésuites de la région. Il s’agit d’inviter, quelques minutes par jour, les élèves à un examen de conscience. Ainsi, vers midi, dans toutes les classes, une voix d’élève invite les camarades à une relecture silencieuse de leurs actes. L’exercice dure 5 à 7 minutes. Les élèves s’y adonnent avec beaucoup de naturel et de maturité, suscitant l’admiration du recteur, séduit par tant de discipline et de simplicité.

Mot du père Salim Daccache, recteur du Collège, prononcé à Palo Alto, près de San Fransisco, le vendredi 26 octobre 2007, au Zibibbo Restaurant.

            Et c'est finalement par Montréal que le père Daccache et Nagy Khoury ont clôturé leur tournée. Là, l'AJC (Anciens de Jamhour au Canada) avait organisé un brunch, le dimanche 28 octobre, au Château Vaudreuil. Le recteur a saisi l’occasion pour remercier Donald Eddé (Promo 72) et son équipe de Montréal, Patrick Arcache (Promo 78), Robert Moumdjian (Promo 77), Ghassan Baalbaki (Promo 93) ainsi que tous ceux qui avaient travaillé dans l’ombre.

Mot du père Salim Daccache, recteur du Collège, prononcé à Montréal, au Château de Vaudreuil, le dimanche 28 octobre 2007.

            Quand il s'est adressé aux anciens, le recteur a tenu plus ou moins le même discours, parlant avant tout de la foi et des convictions qui fondent la mission et l'action du Collège.

« Convictions

             En 1er lieu, un acte de foi en l’homme, en la personne humaine apte à croître en sagesse et en science, jusqu’à l’excellence. La conviction que tout Libanais est capable de se transformer en agent de création dans plus d’un domaine, de devenir acteur du changement et de la transformation sociale, d’être une personne capable d’aimer et de respecter l’autre dans sa différence.

            En 2e lieu, un acte de foi en Dieu. Dieu, source de vie, qui cherche à réconcilier les hommes, qui construit des ponts d’amour et ne les détruit point.

            En 3e lieu, foi dans le Liban, cet espace unique de liberté, de pluralisme et de volonté de vivre ensemble, en dépit des contradictions et parce qu’elles existent. Le Liban, espace de convivialité et de citoyenneté.  D’ailleurs, le thème de cette année que tous les élèves au Collège sont invités à mettre en œuvre est celui de « Se préparer aujourd’hui à construire la cité de demain ». Comment construire la cité sans en être le citoyen ? »

            Le père Daccache a ensuite communiqué aux différentes assemblées des informations concernant le Collège :

« Nouveautés

            Fort de ses convictions, Jamhour continue son évolution avec 3.610 élèves (Saint-Grégoire y compris), encadrés par 330 enseignants et éducateurs. C'est grâce à ces derniers, mais aussi grâce au sérieux des élèves, que nos résultats scolaires sont très bons. Les 219 élèves sur les 220, qui ont présenté le baccalauréat français ont été admis, et pratiquement tous les élèves qui ont présenté les brevets libanais et français ont été reçus. Nous sommes fiers d'afficher au palmarès de cette année les premières et deuxièmes places au baccalauréat français, ainsi que 30 mentions Très Bien.

            Au cours des mois passés, grâce aux bienfaiteurs et aux donateurs, le Collège a pu poursuivre l'ouvre de rénovation et de développement de son espace éducatif :

                        - La rénovation complète de la piste d'athlétisme, avec une nouvelle couverture de tartan, au service de nos 600 athlètes et sportifs qui composent les sélections du Collège et du CSJ. Jamhour reste le champion du Liban au niveau de la reine des disciplines sportives, l'athlétisme, puisque 5 catégories sur six ont été remportées par nos sportifs. Grâce au Centre Sportif, à ses moniteurs et à ses équipements, nombreuses sont les disciplines où Jamhour commence à briller, où nos athlètes remportent de nombreux trophées, comme la natation, le squash et le handball.

                        - Le ravalement du toit et du plafond de l'église qui en avait besoin. L'église que vous avez connue, où vous avez prié, fêtera l'année prochaine ses 40 ans. Un véritable anniversaire pour nous tous.

                        - Vu le succès du Collège Saint-Grégoire, un nouveau bâtiment scolaire de six étages y a été construit. Il remplacera l'ancien bâtiment menacé par un plan d'urbanisme, et accueillera les élèves dans des espaces et des laboratoires modernes. Comme vous le savez, Saint-Grégoire, qui a le même règlement et les mêmes conditions pédagogiques que Jamhour, scolarise les élèves jusqu'à la classe de 3e avant de passer le relais à Jamhour qui les accueille pour le cycle secondaire.

                        - C'est aussi grâce à des donateurs que nous avons rénové le réseau informatique du Collège, en remplaçant la plupart des ordinateurs, vieux de cinq ans.

Bourses scolaires et développement du Collège

            Chers amis, c'est grâce à vous et aux parents d'élèves, au partenariat qui nous réunit en communauté éducative dynamique, que nous avons pu affronter la crise financière en assurant le développement éducatif du Collège. Si nous avons un campus digne des plus prestigieuses universités, c'est dans la discrétion que nous assurons aux familles défavorisées d'innombrables bourses scolaires. Notre Service social veille  à ce que chaque bourse soit accordée en fonction de critères et de mesures de justice et de vérité.

            Je saisis l'occasion de remercier la grande multitude de bienfaiteurs et de donateurs qui aident nos jeunes à poursuivre leurs études. Dans ce contexte et comme vous le savez, Jamhour a voulu partager avec d'autres collèges ; c'est pourquoi nous avons voulu aider d'autres institutions, surtout au Sud Liban, comme l'École des Sours maronites de la Sainte Famille à Alma el Chaab.

En termes de nouveauté, la Communauté jésuite au service du Collège a bénéficié de renforts appréciables, les pères Denis Meyer et Charbel Batour, respectivement père spirituel de Terminale et préfet des Moyens, ainsi que de la présence du frère Fady Chidiac, détenteur d’une maîtrise en mathématiques et professeur de cette matière en 4e. Le P. Dalmais, recteur émérite, toujours vaillant de ses quatre-vingts ans, continue d’assurer fidèlement ses multiples activités dans le cadre de l’animation et de la formation de l’équipe enseignante.»

Avant de conclure, le recteur s’est attardé sur l’importance des institutions au Liban et la nécessité d’adopter un langage commun :

« Pérennité des institutions éducatives

            Chers amis,

            Les institutions éducatives, surtout les centenaires, ont fait la gloire du Liban d'hier et le font aujourd'hui. Elles représentent, dans la crise politique génératrice d'instabilité et d'angoisse, la permanence et la continuité du Liban, de sa force de caractère, de son identité, et en reflètent l'esprit confessionnel. Les rencontres entre les institutions scolaires et les différentes actions qu'elles mènent en faveur de l'ouverture aux autres, montrent que ces institutions scolaires libanaises éduquent aux mêmes valeurs de dialogue, de convivialité et de rencontre. La pluralité des cultures n'est pas une barrière mais une réalité dynamique qui appelle au respect des différences. Pour nous, ces institutions sont à la base du succès du Libanais dans le monde, dans la mesure où elles forment le seul capital culturel et économique du Liban, nos ressources humaines, notre réelle richesse. Il est donc impératif, pour perpétuer la mission du Liban, de préserver la solidarité entre le Liban de l'extérieur et celui de l'intérieur, qui, ensemble, constituent le véritable Liban. La cause de l'éducation ne peut être défendue sans sacrifices, et Jamhour mérite d'être soutenu par ses Anciens puisqu'il est une base incontournable pour l'avenir, l'avenir du Liban de l'unité, de la liberté et de la justice. »

Propos recueillis par
Néda Jamhouri
Novembre 2007


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