Le dimanche 17 août 2008 à 18h, une messe de requiem du
quarantième a été célébrée en l’église Saint-Joseph des pères jésuites à
Beyrouth, pour commémorer le souvenir de Robert Debbas,
de la Promotion 1967.
Une foule nombreuse de parents, d’amis et de membres de la Promotion1967 s’est retrouvée pour prier ensemble en cette douloureuse journée.
En présence du P. Salim Daccache, s.j., le P. René Chamussy s.j. a prononcé une homélie rappelant la bonté et l’engagement chrétien de Robert Debbas.
À la fin de la cérémonie, Me Youssef Akl a prononcé le mot suivant, en souvenir de Robert l’époux, le père, l’ami et l’économiste de renom.
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Révérends Pères
Mesdames Messieurs
Chers Camarades de promotion.
En cette journée douloureuse où nous nous réunissons pour célébrer le quarantième, du décès de notre ami Robert, on se sent tous transportés d'emblée presque un demi siècle en arrière à cause du choix de l'endroit. Car, c'est en cet endroit même que nous avions l'habitude de nous réunir tous ensemble -avec Robert- alors qu'on était élèves au Petit Collège, pour assister aux messes hebdomadaires chaque mercredi, ou faire notre première communion en classe de neuvième, ou venir en uniforme pour la messe de la St Joseph, ou prier au cours du mois de Marie, ou faire des retraites au début de chaque année scolaire, ou assister à la Bénédiction du Saint Sacrement chaque premier vendredi du mois .
Le décor extérieur est resté le même; intact, mais l'élément humain a changé, Le Père Bonnet-Eymard ne célèbre plus la messe, l'orgue de M. Robillard ne joue plus, la chorale de sœur Marie Richard ne chante plus, et la frêle silhouette de soeur Rose Madeleine faisant les cent pas dans l'allée centrale a disparu, bien plus que cela, il y a dix élèves qui manquent à l'appel, ce qui était considéré par les Pères Jésuites comme étant une infraction au règlement très grave, en effet : Béchir, Samir, Georges, Galal, Fouad, Bernard, Loutfallah, Ghassan, Chawki et finalement Robert; tous ceux là sont absents. Leur absence ne peut plus être sanctionnée par un renvoi du Collège, ou dans le meilleur des cas par une retenue le jeudi après-midi, car cette absence est due à la volonté de « celui qui règne dans les cieux et à qui seul appartient la Gloire, la Majesté, et l'Indépendance» comme a dit Bossuet dans son oraison funèbre à Henriette de France.
Professionnellement, Robert était économiste, banquier, et financier de renom. Humainement, ce qui le caractérisait, c'était sa discrétion innée et son amabilité, il a toujours voulu participer avec enthousiasme avec son épouse à toutes nos réunions de promotion, à part le dîner du 21 juin dernier à cause d'un voyage préalablement prévu. La pérennité de ces réunions était la conséquence d'une amitié désintéressée qui avait pour lui comme pour nous un sens très profond.
Il a bâti une famille solide à qui il a transmis les valeurs qu'il a lui-même reçues de sa prestigieuse famille, ainsi que des Pères Jésuites, et après avoir considéré que sa tâche envers son épouse et ses enfants était accomplie, il s'est retiré aussi discrètement qu'il a vécu. Nous rappelant quelque part Alfred De Vigny dans « la mort du loup ».
Au nom de la promotion de Jamhour 1967, nous présentons nos condoléances les plus émues à son épouse, à ses enfants et à sa famille, et prions Le Très Haut pour que son âme repose en paix.
Amen.
Youssef Akl
Promotion 1967