La communauté jésuite de Jamhour :
sa composition, son fonctionnement,
le rôle de chacun de ses membres, sa relation avec le Collège
et sa relation avec la Province de Proche-Orient

La communauté jésuite de Jamhour

Membres de la communauté jésuite de Jamhour (les photos portrait)

P. Alex Bassili (Économe)
P. Joe Buhagiar (Ministre)
P. Salim Daccache
P. Jean Dalmais
F. Roch Lapalme
P. Frank Ramsperger
F. Nawras Sammour
P. Thom Sicking
P. Theo Vlugt
P. Michael Zammit (Supérieur)

   

Rythme de la vie communautaire

La vie communautaire dans la Compagnie de Jésus se différencie de celle pratiquée dans d'autres ordres religieux ou monastiques.

Une communauté se définit comme un groupe de jésuites qui vivent ensemble, souvent autour d'un travail commun, l'ouvre. Les temps de prière et de repas sont vécus dans la mesure du possible ensemble. C'est sur ce point justement que se distingue le système jésuite des autres ordres : alors que dans les ordres conventuels, tels les franciscains, les frères se retrouvent pour plusieurs prières en chour quotidiennes, qui entrecoupent leurs autres activités, les jésuites n'ont pas l'obligation d'assister à toutes les prières en communauté.

À Jamhour, la prière principale en communauté, est la prière du soir, pour ceux qui peuvent y participer. Elle a lieu à l'Oratoire, petite chapelle située au 2e étage, entre les chambres des pères. C'est un temps de prière simple : un chant, des psaumes, une lecture biblique et des intercessions.

En plus de la prière en communauté, chaque Compagnon de Jésus est tenu quotidiennement à un temps de méditation personnelle et à un temps d'examen de conscience, ayant pour but de reconnaître la présence de Dieu dans sa vie personnelle ; de même, il a l'obligation d'assister ou de célébrer une messe chaque jour. Enfin, une fois l'an, le jésuite doit pratiquer huit jours durant les Exercices spirituels.

Du point de vue de la vie commune, il en est de même pour les repas qui ne sont pas des temps de rencontre impératifs, les empêchements du travail primant. Seuls deux repas sont pris généralement ensemble : le déjeuner du dimanche et le dîner du lundi.

Il y aussi d'autres rencontres de tous les membres de la communauté : hebdomadairement d'abord, une réunion communautaire, et trois fois l'an a lieu une journée communautaire, le plus souvent à Taanayel.

Rôle de chacun dans cette communauté

Trois tâches principales, supérieur, ministre et économe, que l'on retrouve dans toute communauté de la Compagnie de Jésus, sont réparties. Il existe bien sûr d'autres tâches, celle de bibliothécaire par exemple.

La première responsabilité est celle du supérieur de la communauté. Le supérieur est en résumé celui qui s'occupe de ses frères et qui est responsable de la mission de la communauté, qui s'assure de son travail. Nommé par le Provincial pour une durée de généralement 3 ans, sa nomination ne lui accorde pas, après sa période de fonction, un privilège particulier parmi les autres jésuites, la "charge" de supérieur étant juste une fonction temporaire.

Dans notre cas, il y a distinction entre la communauté et l'ouvre (le Collège), tout en ayant cependant un lien avec elle. Le supérieur n'est pas le premier responsable de l'ouvre, cette responsabilité incombant au recteur.

Vient ensuite le ministre, lui aussi nommé par le Provincial, qui a à sa charge l'organisation des tâches matérielles, de la cuisine, de l'intendance, des achats,.

Autre fonction importante, celle de l'économe, nommé par le supérieur, qui tient les comptes et gère les finances de la communauté. Chaque jésuite lui remet ses revenus et reçoit de lui ce dont il a besoin, tandis qu'il doit rendre compte au supérieur de ses dépenses personnelles. Pour les dépenses importantes, le supérieur doit être consulté et il a un pouvoir de décision.

Il n'y a donc pas de propriété personnelle proprement dite dans la communauté. Tout ce qui est acheté l'est au nom de la communauté (une voiture par exemple sera enregistrée au nom de la Compagnie de Jésus).

Relation entre la communauté et l'ouvre

La communauté est distincte de l'ouvre, le Collège Notre-Dame de Jamhour.

Les budgets par exemple sont complètement indépendants. Le Collège est donc autonome.

La séparation réelle entre le Collège et la communauté de Jamhour est d'ailleurs récente, les postes de supérieur et de recteur n'étant séparés que depuis 1983. Auparavant, c'était la même personne qui était supérieur et recteur académique ; mais vint ensuite la distinction, le supérieur ayant la responsabilité de la communauté, et le recteur le contrôle du travail de l'ouvre. Il en est de même pour d'autres tâches qui étaient souvent confondues, le ministre de la communauté était aussi l'intendant du Collège.

La communauté dans la Province de Proche-Orient

La communauté n'est cependant pas une entité indépendante. La communauté du Collège Notre-Dame de Jamhour appartient à la Province jésuite de Proche-Orient. Elle est sous l'autorité du Provincial qui nomme le supérieur et le ministre, décide qui fait partie de chaque communauté et distribue le travail à faire. Le Provincial fait d'ailleurs une fois l'an une visite dans chaque communauté, pour rencontrer chaque jésuite et prendre connaissance de la situation de chacun. Des réunions et des rencontres régulières de tous les jésuites de la Région du Liban ont lieu trois fois l'an. Les rencontres de tous les membres de la Province (Egypte, Liban, Syrie, Turquie) sont rares.

Il y a en outre un lien intense avec le reste de la Compagnie dans le monde, chaque Province étant en relation avec le Supérieur général à Rome, à travers le Provincial.

Reconstitué à partir d'une entrevue avec le P. Michael Zammit s.j.,
supérieur actuel de la communauté de Jamhour.

Entrevue réalisée par Alexandre Haddad, 2de 4.

 

Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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