| Père
Marcel Gillet, s.j. (1902 - 1990) Témoignage d'un compagnon de route, Adib Chkeiban |
Les élèves avaient alors droit à une classe de géométrie, un théorème à expliquer ou un problème à résoudre. Il fallait voir avec quel soin méticuleux il traçait au tableau la figure. Il se servait de craies de couleur pour mieux faire apparaître les détails. Une fois la figure terminée, il se retirait vers le fond de la classe, tel un artiste qui veut contempler de loin son "uvre". Les élèves l'entendaient alors murmurer "que c'est beau !"
C'était sa figure à lui qu'il fallait contempler, elle dégageait le charme timide du créateur devant son uvre et non la figure exigée par Euclide et qui décorait le tableau noir de la classe.
J'ai été son "second" durant ces années
de surveillance et je peux modestement avouer qu'il a tracé
pour moi et les autres le chemin à suivre dans l'exercice
de cette profession.
"Nous avons la conviction, écrit son recteur le père
Bonnet-Eymard, que notre éducation serait privée de
quelque chose d'important si des témoignages de prêtres
comme celui-là ne venaient pas lui donner tout son sens".
Adib Chkeiban
Promo 1944