60 ans de vie religieuse, voici un chiffre indiquant le nombre d'années, un chiffre qui rappelle selon la symbolique biblique la plénitude et la sagesse des jours. Le roi Salomon n'était-il pas entouré de soixante reines, selon le Cantique des Cantiques (3,7)?
Cependant, dans ce jubilé de soixante ans indiquant un âge avancé, se tisse dans la vie de Jean Dalmais quelque chose de paradoxal que certains aiment souligner : cet ancien recteur conserve dans son visage les traits d'une jeunesse qui a su garder la vigueur de l'athlète et l'enthousiasme des débutants, jusqu'au point où il peut faire des jaloux.
Si l'heure quotidienne de marche sur les sentiers d'un Collège tant aimé aide à entretenir les capacités physiques, comment ne pas souligner les heures de réflexion, de méditation et de travail de préparation minutieuse qui entretiennent l'esprit et lui donnent la joie de s'exprimer et de produire.
En dehors du Collège, la liste de ses activités est bien étoffée.
Mais au Collège, avec sa soixantaine imprimée de vigueur et de spontanéité, mais bien pétrie de maturité et de confiance, le recteur d'hier est bien présent aujourd'hui avec humanité et un tempérament qui a un côté rebelle. Les années de guerre et de destruction n'avaient jamais menacé sa volonté de reconstruire, étant entouré d'une équipe jésuite et laïque de foi et d'espérance et des membres de Conseil de Gestion orientant les deniers du budget. Bien actif hier, toujours présent aujourd'hui. N'est-il pas membre du Conseil Élargi du Collège, père spirituel du corps enseignant et éducateur, et encore promoteur de la pédagogie ignatienne, membre du Comité Directeur du Club Sportif de Jamhour, père Assistant de l'Amicale des Anciens, nouant ou renouant des liens avec ses disciples d'autrefois pour le bien du Collège et du Liban, Aumônier scout, … L'on dirait qu'être recteur un jour promet pour après…
Le secret de cette jeunesse si j'ai à le dévoiler, c'est d'avoir été, c'est de demeurer aujourd'hui au service de l'éducation de la jeunesse. C'est avoir su jusqu'à aujourd'hui perdre son temps, sinon son âge et sa vie pour que les enfants et les adolescents et les jeunes du Liban grandissent en taille et en sagesse. Le secret de cette jeunesse ne vient-il pas du fait que celui qui perd sa vie pour le Royaume la retrouve ?
Jean Dalmais tu restes un modèle pour nous : en perdant ta vie pour Jésus-Christ tu la retrouves aujourd'hui, jeune sexagénaire toujours prêt à donner le meilleur de toi-même. Tes soixante ans sont pour nous un chemin d'espoir. Merci.