Calligraphie en arabe par le F. Marie Elias, s.j.

            Né à Haïfa en 1840. Il aurait eu pour grand-père un certain Amin-bey, un des mamelouks maîtres de l'Égypte après le départ de Bonaparte. Son père aurait échappé, âgé de cinq ans, au massacre déclenché au Caire le 1^er  mars 1811 par les Albanais de Méhémet-Ali et aurait été recueilli en Palestine par un marchand de chevaux, avant d'être engagé comme palefrenier par les pères carmes du Mont-Carmel. Le garçon, dont nous ne savons quel nom il portait alors, travaillait également au couvent. Il y apprit à prier la Vierge. Miraculeusement sauvé, à quinze ans, dans sa chute du haut d'un échafaudage, il voulut devenir chrétien. Baptisé à Zahlé en 1856, sous le patronage de la Vierge et du prophète Elie - Marie Elias -, et envoyé en France pour des raisons de sécurité, il entre dans la Compagnie de Jésus en 1862 et revient bientôt en Orient.

            Forgeron, puis chargé en 1869 de l'Imprimerie Catholique, il suit des stages à Paris et à Londres et révolutionne à son retour l'impression arabe en fondant ensemble la consonne et chacun des accents-voyelles, innovation adoptée depuis par toutes les imprimeries du monde arabe. Il dirigea ses ateliers jusqu'à sa mort, pendant trente ans, et en fit la maison la mieux équipée de l'Empire ottoman. Bien loin pourtant de viser à une hégémonie, il aidait volontiers les gens de son métier, et il ne se fondait pas une imprimerie dans Beyrouth sans qu'on eût recours à ses services.

            Très soucieux de la formation technique, de la sécurité, du salaire, de la vie religieuse de ses ouvriers, et spécialement des plus jeunes, les petits plieurs de douze ans, qu'il réunissait les jours de congé en une sorte de patronage. Mort le 7 septembre 1901 à Tanaïl où il avait été envoyé pour quelques jours de repos.

Henri Jalabert, s.j. Jésuites au Proche-Orient, Dar el-Machreq, Beyrouth, 1987.

Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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