Témoignage sur André Sournies, s.j.

Surveillant des Gex à l'USJ de 1951 à 1953 puis du groupe des Grands à Jamhour de 1954 à 1960, groupe qui comprenait les élèves de Première et de Terminale.

En juillet 1960, les supérieurs de la Compagnie lui confient une nouvelle fonction, celle de "Ministre" du Collège et de la Communauté. C'est dans l'exercice de sa nouvelle charge qu'il tombera d'une échelle, sur la tête, quelques semaines plus tard. Le coup lui sera fatal.

"Surveillant", c'est un mot rébarbatif qui qualifie l'exercice d'une fonction qui lui répugnait. Les élèves ont déjà à l'égard de leurs éducateurs et plus particulièrement des "surveillants" une méfiance innée. Il nous est difficile de les en libérer. Le père Sournies a su dès ses premiers contacts avec les élèves détruire cette fausse barrière.

Au physique il était grand, "sans être corpulent, il était solidement bâti". Cette solidité, cette force apparente n'a pas manqué de se refléter sur tout son être. Franc et droit dans son contact avec les autres, il a eu vite fait de gagner la confiance de ces "Grands" qui lui étaient confiés.

"Qui donc - écrit le père Bonnet-Eymard - ne garde le souvenir de ces "carrefours", imprévus souvent et toujours si riches, dans son bureau. On y venait pour entendre de la musique... pour être entre amis auprès de lui".

En effet, malgré la différence d'âge, il s'est fait de ces " Grands " des Amis. Ils venaient lui confier tout problème pouvant les préoccuper. Ils recevaient de lui des conseils clairs et solides. Le Prêtre profitait de pareilles circonstances pour exercer discrètement sa mission de pasteur. Il n'avait pas de secret... ou plutôt, son secret est bien simple : il a aimé ses " Grands " et ses " Grands " l'ont aimé.

Adib Chkeiban
Promo 1944