Réunions des parents avec le préfet
Classes de 5e

Introduction

 « La tyrannie, c’est lorsque les pères s’habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter », écrivait Platon dans la République. Certes, nous n’avons pas encore atteint ce stade, fort heureusement…  Mais il est sûr qu’en ce début de millénaire, le besoin d’autorité revient sur toutes les lèvres et certains parents et éducateurs se demandent s’ils ne sont pas allés trop loin…

Remettre donc les pendules à l’heure, rétablir l’autorité, voilà qui devient urgent mais le travail est de longue haleine… D’une manière générale, pour toutes choses, dans l’humain, il faut du temps et du travail, a fortiori, pour accompagner les enfants… la colère, l’incantation, le rappel à l’ordre, ne suffisent pas, d’où l’importance de la communication… notamment dans le cadre où évolue notre enfant, dans ses rapports avec ses parents comme avec le Collège.

Nous aborderons cet exposé selon deux grands aspects, avec, en dernier lieu, quelques informations pratiques :

1.      Relation enfants - parents

  • Trouver la bonne distance
  • Garder la capacité de discernement

2.      Relation élèves - Collège

  • Enseigner les limites
  • Promouvoir la culture de l’effort

Varia : quelques informations pratiques

  • NOUVEAU système d’évaluation
  • Présentation des tuteurs  

1. Relation enfants – parents :

1.1. Trouver la bonne distance

« Chacun à sa place » est l’équation de base de l’équilibre familial et psychique, ni trop distant ni trop protecteur… Cette question de la distance est cruciale, elle revient toujours sur le tapis.

Les enfants vivent souvent mal l’intrusion exagérée de certains adultes dans leur espace ; une trop faible distance ou une connivence accentuée peut les déstabiliser mais ils sont tout aussi blessés par un excès de distance ou une impression d’indifférence. Autant ils sont sensibles aux encouragements et à la confiance exprimée par leurs parents, autant ils peuvent se montrer affectés par des marques de défiance. Les enfants apprécient « des adultes à leur place », mêlant l’affection à l’autorité et capables de maintenir un dialogue concret, positif, à même de les aider.

1.2. Garder la capacité de discernement :

Il est de petits problèmes que nous, parents, sommes souvent enclins à dramatiser. Pourtant, tous les soucis ne se valent pas… Dans de pareils cas, il est bon de garder la tête froide et de donner à chaque situation sa juste proportion afin de ne pas affronter de la même manière un problème de santé, un problème scolaire ou une petite dispute avec un camarade… Rappelez-vous, surtout, que ce sont des problèmes à résoudre, pas des malheurs à endurer ou à regretter.

Par ailleurs, lorsque vous perdez pied et que vous ne maîtrisez plus la situation, rappelez-vous que vous n’êtes pas seuls ; autant passer le relais à des personnes ressources (enseignant, tuteur, préfet, psychologue, père spirituel…) qui attendent de vous aider et vous soutiennent de leur présence. Solliciter le regard objectif d’une tierce personne est fondamental pour aider nos enfants à progresser. Lorsque cet avis est positif, il est agréable ; lorsqu’il est critique, il peut être utile…

2. Relation enfants – Collège :

2.1. E nseigner les limites

La vie en collectivité suppose la notion de limites, un système de règles qui protègerait tout un chacun. Le règlement intérieur du Collège est bien le garant du bien-être de l’individu ainsi que celui du groupe. Il permet à l’élève de comprendre la différence entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit et, par extension, d’apprendre l’art de discerner le bien du mal, le meilleur du moins bien. Disposer de repères stables, d’un règlement précis,  rassure les élèves autant que les adultes et rend ces derniers plus crédibles.

A titre d’exemple, certains élèves agissent, en classe, comme dans un salon avec la télé allumée. Ils zappent si ça ne les intéresse pas, bavardent en aparté, s’envoient de petites notes sur des bouts de papiers… Parfois, ils vont jusqu’à refuser de suivre le cours sous prétexte qu’ils n’ont pas envie ou qu’ils s’ennuient… C’est à se demander si la réalité est toujours intéressante et facile à mener…  Si les enseignants finissent par satisfaire systématiquement les désirs de chaque élève (chose impossible), il grandit dans l’idée que le monde va lui obéir. Le jour où, adulte, dans sa vie professionnelle ou personnelle, il rencontre son premier obstacle, c’est  le drame. Mieux vaut l’armer et l’habituer aux limites, à l’école comme à la maison, dès son plus jeune âge, si l’on veut qu’il garde le cap au milieu des turbulences.

Toutefois, prendre conscience des vertus de l’autorité dans l’éducation, ne veut pas dire pour autant revenir à l’autoritarisme.

2.2. Promouvoir la culture de l’effort

Nous vivons dans une société de consommation débridée, celle de l’instantanéité et de la jouissance immédiate. Nos enfants deviennent soumis à l’instant, à la tyrannie du présent, au « tout, tout de suite et maintenant »… ce qui leur donne l’illusion de « toute puissance » et l’impression que tout est facile, presque magique, qu’il suffit d’avoir un don pour obtenir, sans effort, richesse, confort, et plaisir sans limite. Or, disait François Mauriac, « notre vie vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts ». Même si ça ne se voit pas, les grandes réalisations sont faites au prix de beaucoup de travail et de dépassement de soi… On ne monte pas sur le podium, sans effort… et comme le système scolaire ne peut être le seul lieu de contact avec l’effort,  on apprend  à le fournir, chaque jour, dans la vie familiale…

Attention ! S’il doit être de juste mesure, l’effort a aussi besoin de sens. Sans but, l’effort est une brimade…

Quelques conseils pour favoriser l’effort :

  • Habituer l’enfant à accomplir progressivement quelques tâches adaptées à son âge pour ne pas lui donner des exigences d’un seul coup.  Favoriser son engagement personnel ainsi que ses prises de responsabilité.
  • Lui expliquer la notion de contrainte dans la vie puisque la réalité est faite de certaines obligations. Ne pas chercher à éradiquer toute forme de stress ; il est avéré qu’une certaine tension, dite positive, peut aider l’enfant à se dépasser.
  • Même s’il n’y a pas forcément une notion de plaisir, toute routine peut être bonne tant qu’elle a un sens et qu’elle n’est pas excessive.
  • Favoriser la communication, dire l’importance de la parole pour accompagner les enfants. Les mots ne suffisent peut-être pas  mais ils sont toujours nécessaires. Ne pas trop « moraliser ». La surdose, la multiplication des exigences morales aboutit à l’inverse de ce qu’on cherche. 

 

Varia 

1.   Rappel du système d’évaluation :

  • L’année scolaire est répartie en trois trimestres. Un seul examen est prévu en fin d’année, dans toutes les matières.
  • La moyenne générale par matière est calculée en comptabilisant 25% les notes de chaque mensuel ainsi que celles de l’examen final.
  • Critères de passage de classe : 
    • moyenne générale supérieure à 10 sur 20
    • moyenne annuelle supérieure à 10 sur 20 dans l’ensemble des matières de base
    • moyenne annuelle supérieure à 08/20 dans chacune des matières de base
N.B. :
  • Les leçons particulières sont interdites par le Collège, sauf autorisation du Préfet.
  • Un soutien scolaire est mis en place dès la rentrée scolaire ; il s’agit d’une permanence assurée par un professeur de matière de base pendant une récréation par semaine ; ce professeur reçoit uniquement les élèves, sans rendez-vous.

2. Rôle et présentation des tuteurs

  • Rôle du tuteur : le tuteur est un médiateur entre les différentes personnes, responsables des  élèves (parents, professeurs, personnel de santé…) ; il vise à assurer une bonne marche de la vie scolaire aussi bien au niveau individuel (encadrement de chaque élève) qu’au niveau collectif (gestion du groupe classe). 
  • Présentation des tuteurs (Cf. circulaire du 3 octobre 2008)
En conclusion, la hiérarchie est inhérente à toute structure sociale et familiale ainsi qu’à toute vie en collectivité et nos enfants doivent comprendre qu’ils ne peuvent, en aucun cas, réclamer un traitement d’égal à égal ni avec leurs parents ni avec leurs éducateurs. Les parents sont, par définition, supérieurs aux enfants ; c’est un rapport d’antériorité à postériorité : ils ont le devoir de les éduquer, de les protéger, de les aider à grandir, surtout, par la force de  l’exemple qui « touche plus que ne le fait la menace » (Corneille).

Par conséquent, bien qu’ « ondoyants et divers » (Montaigne), nous sommes tous appelés, parents et éducateurs, à être des modèles de vérité, d’honnêteté et de justice afin de donner à nos enfants le goût du bien, du beau, du vrai… afin qu’ils soient dans l’esprit de Saint Ignace, à l’écoute d’eux-mêmes et à l’écoute des autres et de leur environnement, dans le magis et l’excellence, faisant en sorte de leur dire toujours : « Donnez du sens à ce que vous faites, donnez le meilleur de vous-même, donnez-vous un projet de vie qui réponde à vos aspirations profondes».


Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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