« La tyrannie, c’est lorsque les pères
s’habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent plus
compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et
préfèrent les flatter », écrivait Platon dans la République. Certes,
nous n’avons pas encore atteint ce stade, fort heureusement… Mais il est sûr qu’en ce début de millénaire,
le besoin d’autorité revient sur toutes les lèvres et certains parents et
éducateurs se demandent s’ils ne sont pas allés trop loin…
Remettre donc les
pendules à l’heure, rétablir l’autorité, voilà qui devient urgent mais le
travail est de longue haleine… D’une manière générale, pour toutes choses, dans
l’humain, il faut du temps et du travail, a fortiori, pour accompagner les enfants…
la colère, l’incantation, le rappel à l’ordre, ne suffisent pas, d’où
l’importance de la communication… dans le cadre scolaire comme à la maison.
Nous aborderons dans cet exposé trois
points importants :
1. Modalités du Grand Collège
- Communiquer avec l’équipe éducative
- S’informer du système d’évaluation
- Partager quelques informations pratiques (intervention de
Mme Loulou Kourieh, adjointe au Préfet pour la classe
de 7e).
2. Gestion du travail scolaire, à la maison
- Se mettre dans des conditions favorables au travail
- Prévoir une démarche de travail à suivre
régulièrement
- Etudier en plusieurs fois, pour consolider n’importe quel
apprentissage
3. Culture de l’effort
- « Peut-on
construire son avenir… sans effort ? »(thème de l’année)
- Renforcer le
facteur « habitude »
- Tenir compte de quelques conseils
1. Modalités du Grand Collège
1.1. Communiquer
avec l’équipe éducative
- Contacter le secrétariat de préfecture pour prendre
rendez-vous auprès du Préfet.
- Possibilité de joindre, par téléphone, le préfet,
l’adjointe au préfet, les animateurs spirituels, le père spirituel ainsi que
les surveillants.
- Les enseignants ne peuvent, en aucun cas, être joints par
téléphone. Il faudrait prendre rendez-vous auprès des personnes concernées, par
écrit, sur les pages de correspondance de l’agenda.
1.2. S’informer du système d’évaluation
- L’année scolaire est répartie en trois trimestres. Un
seul examen est prévu en fin d’année, dans toutes les matières.
- La moyenne générale par matière est calculée en
comptabilisant 25% les notes de chaque mensuel ainsi que celles de l’examen
final.
- Critères de passage de classe :
- moyenne générale supérieure à 10 sur 20
- moyenne annuelle supérieure à 10 sur 20 dans l’ensemble
des matières de base
- moyenne annuelle supérieure à 08/20 dans chacune des
matières de base
N.B. :
- - Les leçons particulières sont interdites par le Collège, sauf
autorisation du Préfet.
- - Un soutien scolaire est mis en place dès la rentrée
scolaire ; il s’agit d’une permanence assurée par un professeur de matière
de base pendant une récréation par semaine ; ce professeur reçoit
uniquement les élèves, sans rendez-vous.
1.3. Partager quelques
informations propres au GC (Intervention de l’adjointe au préfet, Mme Loulou Kourieh).
2. Gestion du travail scolaire, à la maison
2.1. Se mettre dans des
conditions favorables au travail :
- Fixer un nombre d’heures de travail quotidien, un rythme
scolaire bien précis, une routine sécurisante qui favorise la concentration.
- Se fixer un coin travail « régulier », propre,
rangé, organisé et strictement dédié aux études, chaque jour, à la même heure.
- Placer l’agenda bien ouvert devant soi et avoir sur
soi le matériel nécessaire.
2.2. Prévoir une démarche de
travail à suivre régulièrement :
- Numéroter les tâches par ordre de priorité et se
concentrer sur une tâche à la fois.
- Commencer par le plus difficile puis passer aux devoirs
qui demandent moins d’efforts.
- Se ménager de petites pauses de cinq minutes, au besoin.
- Noter les difficultés et les revoir le lendemain avec
l’enseignant
2.3. Etudier en plusieurs
fois, pour consolider n’importe quel apprentissage :
- Au quotidien, revoir ce qui a été expliqué en cours de
journée puisque ça vient d’être appris, ce qui en facilite l’assimilation.
Essayer de retrouver dans sa tête le déroulement de la journée scolaire (ce qui
a été fait en début de journée… en milieu de journée… en fin de journée…) et,
si possible, les différentes étapes de chaque période…
- Réviser régulièrement : plusieurs révisions sont
nécessaires pour graver le contenu d’un cours dans sa mémoire à long terme. Laisser
passer quelques jours puis relire le cours et le compléter (en fin de semaine).
3. La culture de l’effort
3.1. « Peut-on construire son avenir… sans
effort ? » (Thème de l’année)
Il arrive qu’un élève
nous dise : « J’ai de la bonne volonté… mais pas de volonté… ».
Combien sont-ils ces élèves d’aujourd’hui que le sens de l’effort a totalement
désertés… et pourquoi ?!
Nous vivons dans une
société de consommation débridée, celle de l’instantanéité et de la jouissance immédiate.
Nos enfants deviennent soumis à l’instant, à la tyrannie du présent, au
« tout, tout de suite et maintenant »… ce qui leur donne l’illusion
de « toute puissance » et l’impression que tout est facile, presque
magique, qu’il suffit d’avoir un don pour obtenir, sans effort, richesse,
confort, et plaisir sans limite. Or, disait François Mauriac, « notre vie
vaut ce qu’elle nous a coûté d’efforts ». Même si ça ne se voit pas, les
grandes réalisations sont faites au prix de beaucoup de travail et de
dépassement de soi… On ne monte pas sur le podium, sans effort…Il est bon que
nos enfants réalisent que, pour construire son avenir, il faut beaucoup
d’effort… et comme le système scolaire ne peut être le seul lieu de contact
avec l’effort, on apprend à le
fournir, chaque jour, dans la vie familiale… Remettre donc l’effort aussi bien
dans la classe que dans la famille, dans une sorte de solidarité éducative,
devient une grande priorité.
À l’inverse, la
culture de l’effort peut parfois devenir contre-productive. Nous devons nous
rendre compte de l’importance de la notion d’effort, sans forcément retomber
dans la souffrance. S’il doit être de juste mesure, l’effort a aussi besoin de
sens. Sans but, l’effort est une brimade…
3.2. Renforcer le facteur « habitude » :
- Mettre en place des routines quotidiennes qui seront
accomplies, systématiquement, sans y penser (le temps des études, du repas, du
bain…)
- Habituer l’enfant à accomplir progressivement quelques
tâches adaptées à son âge pour ne pas lui donner des exigences d’un seul
coup. Favoriser son autonomie, son
engagement personnel ainsi que ses prises de responsabilité.
- Lui expliquer la notion de contrainte dans la vie puisque
la réalité est faite de certaines obligations. Ne pas chercher à éradiquer
toute forme de stress ; il est avéré qu’une certaine tension, dite
positive, peut aider l’enfant à se dépasser.
- Même s’il n’y a pas forcément une notion de plaisir,
toute routine peut être bonne tant qu’elle a un sens et qu’elle n’est
pas excessive.
3.3. Tenir compte de quelques conseils :
- Maintenir fermement les interdits fondamentaux relatifs
aux valeurs et ne pas baisser les bras devant l’argument préféré des enfants
pour justifier leurs transgressions « tout le monde le fait ».
- Favoriser la communication, dire l’importance de la
parole pour accompagner les enfants. Les mots ne suffisent peut-être pas mais ils sont toujours nécessaires. Ne pas
trop « moraliser ». La surdose, la multiplication des exigences
morales aboutit à l’inverse de ce qu’on cherche.
- Donner des punitions adaptées à l’âge de l’enfant ;
en choisir celles qui sont stériles (télé, jeux vidéo, sorties) et non celles
qui lui permettent de s’épanouir ou qui lui sont vitales (sport, art,
nourriture…).
- Initier à des activités sans tomber dans l’excès :
il est nécessaire que l’enfant ait ses moments de loisirs où il peut épanouir
sa singularité et sa créativité… il s’agit seulement de donner le bon
rythme ; un enfant ne peut enchaîner sans repos les activités, passer de la danse à la peinture puis à la natation, le tout
sans perdre de temps… Or, il est urgent de réhabiliter le temps perdu parce
qu’il est facteur de bien-être et d’équilibre mental. L’enfant a besoin d’un
temps pour se retrouver face à lui-même…
En conclusion, la
hiérarchie est inhérente à toute structure sociale et familiale ainsi qu’à
toute vie en collectivité et nos enfants doivent comprendre qu’ils ne peuvent,
en aucun cas, réclamer un traitement d’égal à égal ni avec leurs parents ni
avec leurs éducateurs. Les parents sont, par définition, supérieurs aux
enfants ; c’est un rapport d’antériorité à postériorité : ils ont le
devoir de les éduquer, de les protéger, de les aider à grandir, surtout, par la
force de l’exemple qui « touche plus que ne le fait la menace »
(Corneille).
Par conséquent, bien
qu’ « ondoyants et divers » (Montaigne), nous sommes tous
appelés, parents et éducateurs, à être des modèles de vérité, d’honnêteté et de
justice afin de donner à nos enfants le goût du bien, du beau, du vrai… afin qu’ils
soient dans l’esprit de Saint Ignace, à l’écoute d’eux-mêmes et à l’écoute des
autres et de leur environnement, dans le magis et l’excellence, faisant en sorte
de leur dire toujours : « Donnez du sens à ce que vous faites, donnez
le meilleur de vous-même, donnez-vous un projet de vie qui réponde à vos
aspirations profondes».