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que c’était ma toute dernière chance de le faire
avant de changer de catégorie d’âge pour de bon. Il
faut avouer que les circonstances n’étaient pas très
favorables non plus. Il s’agissait d’un de nos premiers
retours sur la piste après un confinement de longue
durée, en décembre, ce qui n’est décidément pas le
meilleur moment de la saison pour tenter un record.
En plus de cela, je savais que le fameux record était
détenu par Gretta Taslakian, dont la réputation et
le palmarès ne sont pas à refaire, ce qui s’est avéré
assez intimidant pour moi.
Tu t’es embarqué dans la vie universitaire en
Ralph NassaR
septembre. As-tu rencontré des difficultés à
Battre un record national est déjà une victoire
t’accommoder à la transition entre école et
digne d’être célébrée, mais y parvenir dans des université ? Considères-tu que cela a eu un impact
conditions aussi extraordinaires est considéré sur la qualité et la régularité de ta pratique
comme un double exploit. Comment décris-tu tes sportive ?
sentiments après un tel accomplissement ?
Depuis septembre, à cause de la pandémie et par
Cela fait presque une année que nous vivons la mesure de sécurité, j’assiste, depuis le Liban, aux
pandémie de Covid-19. Cette année a été, pour le
cours en ligne qui se donnent au Canada. En effet,
moins que l’on puisse dire, parsemée de difficultés. je poursuis des études de Computer Engineering à
Tout d’abord, nous avons abandonné la piste pour des McGill University. Je dois avouer que cela n’a pas
entraînements sur route. Ensuite, lorsque les mesures été facile pour moi au début. À l’école, mon horaire
de confinement sont devenues des plus exigeantes, était synchronisé avec mes heures d’entraînement.
nous avons entrepris de nous entraîner à la maison
Maintenant que je suis à l’université, c’est à moi
pendant au moins deux mois. Les évènements de faire l’équilibre entre mes heures de cours, mon
sportifs se sont faits rares : seulement deux meetings temps d’étude et mes heures d’entraînement. Ce
en juillet. Bref, la saison 2020 ne s’est pas déroulée qui ne facilite pas la tâche, c’est le décalage horaire
comme prévu, mais nous avons tous retenu plusieurs de 7 heures entre le Liban et Montréal. Par exemple,
leçons en tant qu’athlètes, dont la plus importante
un cours supposé être à 15h à Montréal se déroule
à mes yeux, à savoir persévérer quelles que soient en fait à 22h heure libanaise. La vie universitaire a
les circonstances. Notre coach Alice Keyrouz nous donc été bien différente comparée à celle de l’école.
a encore une fois prouvé que le dur labeur porte Mais bon, j’ai fait de mon mieux pour combiner
toujours ses fruits. Battre un record national en mes cours et mes heures de travail avec mes
début de saison en dépit de toutes les difficultés est
séances d’entraînements, et j’ai fini par m’habituer
un grand pas en avant dans ma carrière d’athlète. à poursuivre des cours le soir (jusqu’à pas au-delà
La pandémie de Covid-19 n’est malheureusement de 23h). Les heures d’entraînement ont plusieurs
pas près d’être terminée. Ce qui me console, c’est fois changé à cause du couvre-feu imposé par le
que je sais que notre équipe cherchera toujours, gouvernement, empiétant par la même occasion
tant bien que mal, à se dépasser afin de parvenir
sur mes heures de cours. Heureusement, la grande
à de meilleurs résultats. Le confinement doit nous majorité des cours était enregistrée et je pouvais
apprendre à nous entraîner seuls aussi bien que nous donc y assister en différé. J’ai finalement beaucoup
nous entraînons avec l’équipe. C’est évidemment apprécié l’option d’avoir des cours enregistrés, me
un obstacle parmi d’autres, mais un obstacle que je permettant ainsi de m’organiser à mon aise. En
considère comme franchissable avec une juste dose
somme, la transition entre école et universitaire n’a
de bonne volonté.
eu aucun impact négatif majeur sur ma vie sportive.
M.S.

