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Nous du Collège - N 297 - Juillet 2022 Spirituel 45
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Vivre le sacrement de réconciliation
en temps d’épidémie
vec l’arrivée du Carême, une question
Acruciale s’est posée dans nos réunions
hebdomadaires : « Nous sera-t-il possible,
cette année, d’organiser pour nos jeunes
un temps de confession sacramentelle » ?
Pour les uns, c’était vital surtout après la
longue coupure liée au confinement ; pour
d’autres, c’était risqué, dans un contexte
sanitaire difficile et à l’ombre de mesures
de distanciation encore rigoureusement
respectées…
La réponse de la direction n’a pas tardé à
venir pour trancher le débat : on supprimera
les confessions habituelles en ce temps de
conversion qu’est le Carême, en raison de
la situation sanitaire et par souci de sécurité.
Une exception toutefois a été faite pour
les 8 , car le sacrement de réconciliation vérité avec eux-mêmes, à la lumière de la Parole de
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est central dans le parcours catéchétique de cette Dieu et sous son regard miséricordieux.
classe.
Pratiquement, les jeunes ont été invités à faire
Dans l’une de ses homélies pendant le confinement, une relecture de vie personnelle, guidés par une
le pape François s’est demandé : « Que faire lorsque technique ignatienne de réflexion et de prière.
la bonne habitude chrétienne de se confesser n’est L’objectif était de leur faire comprendre qu’ils
plus possible, en ce moment quand on ne peut sont appelés à guérir, à grandir et à vivre. Ici, ils
quitter sa maison pour trouver un prêtre et qu’il peuvent tout dire au Seigneur sans être ni jugés,
ne peut pas non plus venir chez soi » ? La réponse ni condamnés, ni évalués… Finalement, après ce
du Pape est claire : « Si tu ne trouves pas un prêtre temps personnel de relecture, chaque jeune a été
pour te confesser, parle à Dieu, il est ton Père, et invité à poser un acte de vie en rédigeant une prière,
dis-lui la vérité : ‘’Seigneur, j’ai fait ceci, cela, cela une demande, une louange, une intercession ou une
… Pardonne-moi’’, et demande-lui pardon de tout résolution à prendre.
ton cœur, avec l’acte de contrition et promets-lui :
« Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi Ces jours-là, étaient incontestablement marqués
maintenant ». par une onction spéciale qui a répandu ses grâces
ineffables sur les petits et les grands. Oui, il s’est
Inspirés de ces paroles, nous, catéchètes du cycle avéré que se confesser en temps d’épidémie « n’est
complémentaire, avons alors réfléchi et organisé pas une tragédie », comme l’a estimé Mgr Batut,
des célébrations appelées « pénitentielles » dont « mais que la vraie tragédie, c’est de ne plus vouloir
nous avons supprimé le rituel de l’aveu personnel le faire ».
des fautes en tête à tête avec le confesseur, N.F.
ainsi que l’absolution soit-elle personnelle ou
collective. Ces célébrations ont chacune ciblé un
aspect catéchétique ou anthropologique propre à
chaque classe. Nous les avons voulues simples et
accueillantes, riches en sens et en gestes. L’objectif
était de permettre à nos élèves de prendre un temps
de silence et d’abandon, de vivre un moment de

