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Nous du Collège - N 298 - Mars 2023
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Culture 47
« Quand on aime quelqu’un, on ne le quitte pas
lorsqu’il est malade » Tom Young.
En tant qu’élèves du cycle secondaire ayant choisi
l’option arts plastiques au bac, nous avons eu la chance
de rencontrer Tom Young, le 14 décembre 2023.
Dès notre arrivée au centre culturel, l’artiste
britannique qui partage sa vie entre Londres et
Beyrouth depuis 2006, nous montre quelques-unes
de ses œuvres et surtout son projet « Lollars » qui
illustre, sous forme de billets de banque, la situation
de crise au Liban et qui dénonce les six facettes de
la corruption par ordre chronologique : la destruction
du train qui passait de Beyrouth jusqu’à Damas suite
à la guerre civile libanaise (1$), ce qui a causé plus
d’embouteillages (5$), et donc plus de pollution
(10$). Mais aussi, la faiblesse des services de sécurité
qui a causé de multiples incendies (20$), l’absence
de carburant et donc d’électricité (50$) et finalement
la double explosion du 4 août 2020 (100$). Par
conséquent, il représente aussi la dévalorisation de
étudiants en filières artistiques. Il précise que cette
maison convient bien à son travail puisqu’elle est riche
en souvenirs, et représente le patrimoine libanais, mais
surtout grâce aux lieux culte à proximité comme le vieux
phare et la grande roue du parc qui l’ont énormément
inspiré durant cette exposition.
Grâce à cette rencontre, Tom Young ne nous transmet
pas uniquement le pouvoir éternel et guérisseur de l’art
mais il nous transfuse aussi l’amour qu’il a pour le Liban.
la Livre libanaise face au Dollar et l’effondrement de Un amour qui, malgré les difficultés, est renforcé de
la Livre durant ces deux dernières années. Ensuite, jour en jour par les paysages montagneux et littoraux,
à travers des séquences vidéo, il nous présente par l’histoire précieuse de notre pays qui témoigne de
d’autres projets qu’il a réalisés. Le plus marquant est notre identité et surtout par les Libanais, qu’il qualifie
celui de la « Maison Rose » à Manara, Ras Beyrouth. Il d’âmes extraordinaires qui n’accomplissent que
a peint plusieurs toiles représentant cette maison en des grandes choses et qui tiennent contre vents et
été 2014 pendant qu’elle était encore habitée. Lors marées. Cette rencontre nous a tous touchés puisque
du déménagement de la propriétaire, Tom Young lors de ces dernières années nous avons tous ressenti
ressent le besoin d’honorer ce magnifique bâtiment, un détachement de notre pays, mais grâce au pouvoir
il y expose alors ses œuvres et ouvre la maison au cicatrisant de l’art, on reconsidère la beauté de notre
public en l’utilisant comme lieu de manifestations Liban. L’art restera l’arme ultime de lutte contre les
culturelles, dont des pièces de théâtre, des activités injustices du monde.
artistiques pour les orphelins et des ateliers pour les Karen Boulos1 9
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