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Nous du Collège - N 299 - Juillet 2023
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Vie au Collège 21
Le 31 mai 2023, c’est un premier monticule franchi ; « Marche avec nous Marie
un acte de confiance en la joie, l’avenir, la jeunesse, Sur nos chemins de foi
en Marie qui nous accompagne. Ils sont chemins vers Dieu
La vie est « monts et merveilles » au quotidien, et Ils sont chemin vers Dieu ».
chaque jour nous pouvons chanter et dire : Claire Hindi
En route vers Marie quelque part. Tous avaient un but. Un point de départ
et un point d’arrivée.
Je continuais donc mon chemin, et voyais l’eau de la
’ai souvent cherché une famille dans les bois, les rivière jaillir en une convulsion cristalline sortant de
Jforêts, et les sentiers étroits. La forêt a toujours été Terre pour nous accueillir. Elle chantait en elle-même
pour moi une immersion dans la nature : parfois, je le chant d’une lyre. La nature entière admirait notre
m’emportais dans des promenades aventurières dans chemin. Elle marchait avec nous toujours changeante
les forêts de mon pays. Je gambadais souvent dans et entreprenais de nous rejoindre là-bas. J’allais
leurs chemins maternels et j’embrassais de mes yeux quelque part moi.
leurs formes toutes différentes : j’aimais marcher sans
but véritable. Je m’adonnais à des réflexions subtiles Un chant soudain retentit à mon ouïe alarmée : un
et délicates et je revoyais dans chaque arbre une chant doux et aquatique, une mélodie de sirène : elle
foulée d’histoires interminables. Tout cela était bien. provenait de mon endroit. Ma grande Notre-Dame
Mais, je n’ai jamais pensé qu’on pouvait aller dans les de Harissa. Vous devinez ainsi que mon chemin est
bois pour rejoindre quelqu’un. en effet un pèlerinage : celui du Darb el Qamar. Nous
passons d’ailleurs sur notre chemin par la Basilique
Un mercredi, le 31 mai, nous sommes partis, mes Saint-Paul, cette grandiose arabesque de bronze aux
camarades de promotion et moi, pour une promenade couleurs byzantines, à la lueur de midi quand le soleil
toute particulière qui commençait à Antoura. luit, cette création qui mousse de rayons. J’ai prié au
nom de mon pays dont les forêts sont si riches, j’ai
Un enfant se promène seul et se dirige vers les prié pour nos familles dont les enfants sont si fragiles
plantations de son père quelques mètres plus loin. et délicats. Je portais à mon bras mon chapelet
Une fille court pour aller s’occuper de son poney. Il et vivais ma prière. Je vous salue Marie, pleine de
était grand, brun, sa crinière était une fonte d’or et grâce, le Seigneur est avec vous. Elle me regarde du
d’argent, un mélange assez étrange mais tout à fait haut cette mosaïque dorée et m’enveloppe de ses
précieux. Elle allait voir son cheval s’habiller d’une yeux. Son regard violent est pur, d’une pureté qui fait
parure naturelle et originale. Voilà, tous allaient mal, qui nous manque et qui brille. Je lui dis encore :

