Page 128 - Nous 302

Nous du Collège N 302 - Mars 2025
o

Robert Courson

Décédé le 28 février 2025
Carnet de famille Père de Armand (Promo 1983) et de feu Patrick (Promo 1988) Courson.

Enseignant de physique et de mathématiques de 1978 à 1996

Officier dans l’Ordre des Palmes académiques (France)
Ordre du mérite de l’Instruction (Liban) - Première classe

Robert, l’éducateur, l’ami…

126 ier, nous disions adieu à notre collègue et
Hami Robert Courson, 94 ans, dans cette
même église de la rue Makhoul où il enterrait
son fils Patrick, il y a quelques années.
Robert est venu conquérir les cœurs des
jamhouriens après ceux de l’IC. Très vite, il entre
dans la « famille »… très vite, il se fait beaucoup
d’amis.
Toujours jovial, affable, le mot gentil, l’humour
à la détente facile… Toujours courtois, aimant et
amical…
Il enseignait les maths, matière plutôt carrée et
rigide, comme un conteur pour passionner ses
M. Courson avec P. Joseph Nehmé, 1979.
élèves. Il avait l’art de faire passer les notions les
plus complexes avec légèreté et humour.
Je me souviens encore quand il arborait fièrement, en 1984, sa rosette de chevalier
dans l’ordre des Palmes académiques françaises, comme pour se dire « yessss, j’ai réussi
à transmettre ma passion avec passion ! »… et la France insiste en l’élevant au grade
d’officier, en 1993. Entre les deux, en 1987, le gouvernement libanais lui accorde, lui
aussi, son fameux فراــعلما ماــسو . Oui, Robert était apprécié par ses pairs, ses élèves

et même les autorités éducatives.
Le départ très prématuré de son fils Patrick, en quelques jours, le 29 janvier 2014, l’a
déchiré. Il était inconsolable, anéanti, et ses larmes coulaient à flot.
Puis le départ, six ans plus tard, le 16 novembre 2020, de Vasso, son épouse, sa
compagne, sa complice, qu’il se donnait un malin plaisir à taquiner, a fini de l’achever.
Et c’est là où la dégringolade a commencé.
L’âge prenant le dessus, Armand domicilié en avion, Patrick et Vasso partis, il était
désormais seul dans ce monde devenu, de jour en jour, de plus en plus insupportable. Il
a peut-être cherché refuge dans l’oubli comme pour se recroqueviller dans sa coquille.
Notre dernière visite chez lui dans le centre gériatrique du Sacré-Cœur, Lina Abouchacra
Abouhalka et moi, était pour lui comme une sorte d’évasion, sous un soleil radieux. Sur
sa chaise roulante, il devait s’exercer à lancer puis attraper un énorme ballon, et ça
le faisait rire. En même temps, il lançait des piques à son infirmière et faisait les yeux
Dernière visite de doux à Lina qui lui caressait les cheveux comme pour lui dire : « Juste pour te montrer combien
Nagy el-Khoury
et Lina Abouhalka, tes élèves t’aiment et combien ils te sont reconnaissants ».
20 novembre 2024. Nous ne savions pas encore que le grand et solide Courson d’antan s’apprêtait à prendre son
envol vers la Maison du Père.
Aujourd’hui, le voilà libéré de sa coquille terrestre pour « vivre » dans un monde meilleur où