Conférence de S.E.M. Tarek Mitri*, le lundi 6 novembre 2006 au Centre Sportif, Culturel et Social du Collège Notre-Dame de Jamhour.
«La réflexion sur la culture avance sur un sol instable, marqué par un climat politique des plus agités et par des rapports intercommunautaires caractéristiques de la diversité démographique libanaise.
À partir de spécificités locales aussi marquantes, peut-on vraiment attribuer une définition à la culture ?
La définition académique de la culture engloberait également les arts et les lettres, les modes de vie, les systèmes de valeur, ainsi que les traditions et les croyances. L'expression culturelle serait alors non seulement relative à la forme, mais au fond, à la façon par laquelle les biens et services culturels peuvent être transmetteurs de valeurs.
Il va de soi que la mondialisation exerce ses effets sur l'accès à la culture.
Souvent on évoque la mondialisation économique ou encore politique, en omettant l'aspect omniprésent de la mondialisation : le culturel.
Il présente un étrange paradoxe caractérisé par l'ultra modernité dans laquelle nous vivons, où les gens se ressemblent sans se ressembler, et leur besoin d'afficher une différence distinctive, dans un jargon familier «narcissisme de la petite différence».
Les médias illustrent parfaitement, dans ce cas, la vérité relative à la prééminence de l'offre, on voit alors la culture répondre à une demande, avec le risque de servir un public quantitatif. Le devenir de l'élite culturelle court les dangers du passage à la culture de masse, dépossédée par le nombre, elle survit à l'ombre de la culture populaire.
En élaguant la notion de liberté, on passe à côté du sujet. Elle demeure le principal moteur de toute production culturelle, elle incite à se surpasser et assure un terrain d'écoute et d'expression.
Le ministère de la Culture continue de se battre pour réaliser ses grands projets à savoir, le financement d'une bibliothèque nationale, d'un grand espace culturel, l'édification d'un musée d'art contemporain et d'un musée d'histoire.»
Le ministre laisse enfin la parole à son auditoire. Au cours d'une discussion amicale, il invite tous les Libanais à «redécouvrir ensemble leur patrimoine, en vivant avec et non à côté, en créant un lien d'intimité avec les richesses de leur pays».
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* Ministre de l’Environnement et du développement
administratif : avril 2005 – Gouvernement Mikati
Ministre
de la Culture depuis juillet 05 - Gouvernement Siniora
S’adressant à un
auditoire attentif, le ministre Mitri a orienté son intervention sur les divers
axes du concept culturel.