Des élèves de l'école officielle de Chiah
rencontrent des élèves du Collège

Dans le cadre du projet interdisciplinaire des classes de cinquième, dirigé par le préfet de la division des Petits, Mme Patricia Rached, le Collège Notre Dame de Jamhour a organisé une rencontre entre les élèves de la 5e 6 et les élèves de cinquième de l'école publique de Chiah pour garçons.

En tant que membres du groupe "Cri d'alarme", et ayant pour thème général « les écoles publiques au Liban », nous avons eu la chance de participer à cette rencontre.

Vers 10 heures, le préfet a accueilli chaleureusement les nouveaux venus déjà répartis en 12 groupes comprenant : 3 élèves de Chiah et 3 élèves de Notre-Dame de Jamhour. Réunis autour d'une table, crayons en main, les élèves des deux écoles ont débuté leur travail en collectant des informations pour répondre aux diverses questions des fiches distribuées, qui abordaient aussi bien les domaines éducatifs, disciplinaires que sociaux des deux écoles. Le dialogue entre les élèves fut d'abord difficile mais au fur et à mesure que le temps passait, les élèves se comprenaient de mieux en mieux. Après avoir bien travaillé, les élèves ont pu, lors de la pause, prendre une collation et discuter entre eux sur divers sujets. Vers 11h30, les groupes ont repris leur travail jusqu'à 12h10. Tous ont pu alors, avec joie, se diriger vers le Centre Sportif et participer en groupe aux différents jeux proposés.

Vers 13 heures, après une longue journée, nos visiteurs sont repartis avec regret.

Marie-Charbel Chalouhy, 2de2
Yara Haddad, 2de4

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L'école officielle de Chiah
vue par la responsable de Centre de Documentation

L'école officielle de Chiah est située rue Pierre Gemayel, une rue chargée de mémoire puisque c'est là que la guerre a éclaté en 1975. Localisée dans une zone chrétienne, cette école de garçons accueille 60 % de chrétiens et 40 % de musulmans, de la 5e à la Terminale. « La cohabitation entre chrétiens et musulmans se passe très bien, surtout dans les grandes classes car les élèves sont mûrs », précise Mme Mariette Nacad Bou Gebraël, responsable du Centre de Documentation. Et elle ajoute: « Les élèves sont ensemble aux récréations, ils se mélangent. S'il y a un peu de zizanie parfois, c'est le plus souvent à cause de certains élèves chrétiens qui se laissent aller parce qu'ils se sentent chez eux. Les jeunes musulmans sont un peu dépaysés et se contrôlent davantage ». Les élèves chrétiens reçoivent un cours de catéchèse pendant que les camarades musulmans se rendent au CDI - beaucoup suivent un enseignement religieux dans leur quartier. Actuellement, rien n'est fait à l'école pour favoriser la connaissance de la religion de l'autre. « Nous n'osons pas », avoue Mme Nacad Bou Gebraël. « Nous nous contentons de favoriser la bonne entente qui règne entre les élèves ».

Tous sont là pour passer et réussir leur baccalauréat libanais. « Chez nous, les élèves savent qu'ils sont là pour étudier. Nous organisons peu de sorties et d'activités extra scolaires. » Le mauvais côté de cela, c'est que « nos élèves sont moins épanouis que dans les écoles privées ». Le bon côté, c'est que « nous avons de bons résultats au bac pour au moins quatre raisons : les élèves ne passent que le bac libanais, l'enseignement qui leur est dispensé est de grande qualité, la discipline est très stricte - il y a une grande distance entre les professeurs et les élèves - et les parents sont très impliqués », poursuit Mme Nacad Bou Gebraël. Le niveau des élèves au départ est assez faible parce qu'ils viennent d'un milieu familial le plus souvent assez défavorisé. Mais ce contexte est compensé par la motivation des élèves à obtenir leur diplôme, une motivation largement encouragée par les parents. « Nous organisons beaucoup de réunions de parents et je dois dire qu'en général, les parents s'impliquent efficacement ». Par ailleurs, chaque professeur consacre une heure par semaine pour la rencontre avec les parents.

Mme Nacad Bou Gebraël ne tarît pas d'éloge à propos du corps enseignant. « Nos enseignants dispensent un enseignement académique strict de grand qualité. Ils sont très motivés, très sérieux, assidus et consciencieux. Ils ne s'absentent que pour des causes majeures ». La très grande majorité des enseignants, une soixantaine au total, sont professeurs depuis les années 60. « Nous sommes très proches les uns des autres », ajoute Mme Nacad Bou Gebraël. Plusieurs facteurs ont contribué à renforcer cette proximité selon elle : l'ancienneté, le nombre restreint et le facteur pécuniaire (« nous sommes tous des fonctionnaires de l'Etat : chacun, y compris le directeur, est rémunéré selon son mérite et son ancienneté selon le barème de l'Etat »). La convivialité n'est pas oubliée : « Le Comité social de l'école qui est tenu par les professeurs organise des rencontres autour d'un buffet pour toutes sortes de circonstances : fête de Noël, de la Saint-Valentin, le Carnaval. Par ailleurs, nous nous retrouvons souvent à l'occasion de sorties : non seulement les visites obligatoires (visites de malades, etc.) mais également les sorties de loisir (dîners, cinéma, etc.). »

 

Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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