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Henri Charles, s.j. (1900 - 1978) |
Grenoblois. Jésuite en 1918. "Missionnaire de vingt ans" à Beyrouth (1920-1923) et Bikfaya (1923-1925), il apprend à fond l'arabe et rédige une brochure, Jésuites missionnaires, Syrie Proche-Orient : l'heure de Dieu sur un front de mission, parue anonyme, dans laquelle il se donne tout entier. Prêtre en 1932, il étudie à Paris (Hautes Études et Institut de phonétique) et revient en Orient en 1935, où il est d'abord basé à Damas.
(...) Chargé de la construction du Collège Notre-Dame
de Jamhour (1948-1953), il affronte les difficultés "avec
l'aplomb un peu coriace qui était le sien dans les contre-temps"
et réalise l'uvre.
Membre en 1953 de l'équipe qui commence le Collège,
préfet d'éducation physique et professeur de sciences
naturelles, il passe douze années dans la maison, jusqu'en
1965. Il va ensuite assurer à Tartous l'aumônerie de
l'École Saints-Coeurs, afin de poursuivre auprès des
marins de l'île de Rouad une étude amorcée depuis
longtemps sur le vocabulaire arabe de la marine à voiles.
(...) Il s'installe par la suite à Tanaïl et termine
son ouvrage qui paraît en 1972.
Il avait été longtemps l'image même de la santé,
entretenue par une hygiène et une diététique
très personnelles. Sportif accompli, un des quelques pionniers
qui ont révélé aux Libanais les joies du ski
; capable aussi de mener dans le désert une vie physiquement
très dure. A partir de 1970, cette santé cède
sans qu'aucun mal apparent soit décelable, lentement d'abord
puis vite et très profondément, et le jour vient où
l'infatigable ne peut plus que se traîner dans un corridor.
Mais jamais une plainte ; une force d'âme admirable : "Il
accepte et vit cette diminution avec la même foi qui lui avait
fait mettre au service du Roi éternel, soixante ans plus
tôt, des dons débordants de vie." La vie le quitte
goutte à goutte et il s'éteint, littéralement,
le 28 novembre 1978.
Extrait de "Jésuites au Proche Orient" d'Henri Jalabert, s.j.