Jean Pérouse, s.j. (1912 - 1990) : un humaniste chrétien
Témoignage de Jean B. Esta

 

Son exposé sur l'art de bien disserter, nous l'avons conservé comme une relique, pendant des années. Conservé et consulté chaque fois que le besoin s'en faisait sentir.

Tous ceux qui ont eu le privilège d'être en classe de Rhétorique avant 1962 ont deviné de qui je parle : du père Jean Pérouse.

Nous étions en classe de Première, si proches de la fin d'un cycle. C'était toutefois une classe charnière : l'on fit la synthèse de tout ce qui avait été appris et l'on devait, pour la dernière fois avant d'aborder l'Université, fixer la technique du bon exposé.

Au plan scolaire, cette classe se distinguait pour nous, de celle de la Première Moderne, par le latin que nous nous efforcions de lire presque couramment. Ce n'est que quelques années plus tard que nous comprîmes le vrai sens de cette appellation : nous avions appris avec le père Pérouse et par lui, l'art de parler d'un sujet, n'importe lequel, avec éloquence et clarté. C'était bien cela la Rhétorique "Ars bene dicendi".

En effet avec le raffinement du prince et l'acharnement du missionnaire, jour après jour, d'une voix faible mais sûre, par la littérature mais aussi par la musique dont il nous communiquait l'amour, il nous montra le chemin de la culture profonde, celle de l'humaniste qu'il était, et nous inculqua le vrai sens de l'engagement chrétien, pour lequel il avait consacré sa vie.

Si ces souvenirs restent vivaces quarante ans après, c'est que le père Pérouse nous marqua d'une empreinte indélébile : il doit être heureux de le savoir là où il se trouve maintenant.

Jean B. Esta
Promo 62

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