Billet de la quinzaine
Les autres billets de la quinzaine
20 décembre 2005
« Ils avaient dans leurs mains des dons et de l’encens. » (cf. MT 2, 11)
Les mages ont regardé vers Lui et ont resplendi sans ombre ni trouble au visage. Juchés sur leurs dromadaires patients, ils ont traversé les déserts immenses de la fin des temps abasourdis par le cri de Jean Baptiste : « …. Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas… ».
Mus par la foi, par la volonté et par le courage, ils se sont mis en route à la recherche du Roi du monde. C’est alors qu’ils se sont rencontrés à la croisée des temps! Ensemble, ils ont franchi le seuil de démarcation inaugurant ainsi les temps nouveaux, leurs mains déployées endurant les charges des présents : un visa indispensable pour cheminer vers la crèche. Là, ils ont déposé leurs fardeaux matériels pour refermer leurs doigts sur les grâces divines reçues.
C’est à quoi j’ai pensé, plusieurs jours durant, avant la fête de Noël destinée à 550 enfants nécessiteux, en observant, avec respect et admiration, les mains tendres mais habiles de nos jeunes volontaires CAS Surchargées de responsabilités, elles s’affairaient à plier les cartes de vœux, à les empaqueter, à sérier les centaines de cadeaux, à les emballer avec beaucoup de dextérité et à bourrer les sacs innombrables de friandises, à préparer les jeux et l’animation, à exécuter le décor du théâtre et des locaux, à nettoyer, à balayer…
Et le jour de la fête, ces mêmes mains s’ouvraient amplement pour accueillir nos petits invités, pour les orienter, les faire jouer, les encourager à applaudir, à vivre cet instant de rencontre heureuse et fraternelle avec beaucoup de chaleur humaine échangée.
Le soir venu, j’ai vu leurs mains se refermer sur un nouvel engagement : vivre une solidarité spirituelle, matérielle et sociale et rester attentifs aux drames du monde. Leurs poings ainsi serrés les stimulent à être plus que jamais eux-mêmes et à témoigner de la force qui leur vient de la foi du Christ.
Ainsi, ils se promettaient de poursuivre leur chemin auprès des différents espaces de la faim, de la pauvreté, de la maladie, des enfants abandonnés, des jeunes femmes exploitées…..
Ouvrir les mains pour mieux les refermer, des gestes simples pour faire bon chemin vers la crèche.
Ces petites mains qui exécutent des actions banales sont profondément éloquentes. Elles ouvrent nos cœurs à l’espérance.
Ces volontaires, eux aussi, leurs yeux cherchant la crèche, ont vu leur prochain.
« Lorsque je regarde un étranger et que je sais qu’il m’est un frère, une sœur, à ce moment-là je sais que la nuit s’est achevée et que le jour s’est levé dans mon cœur. »*
Alors regardons……Regardons un peu !
Aida Aoun
Pour le
comité CAS
* Extrait d’un petit conte de tradition juive