Recycler la guerre, et pourquoi pas !

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18 septembre 2006

Nous sommes nombreux à nous insurger contre ce qui a fait basculer le pays dans la violence et la destruction, dans l’angoisse et l’incertitude.

Nos vieux réflexes de connaisseurs expérimentés ont vite refait surface, nous nous sommes surpris à retrouver, avec une conscience méticuleuse, nos accessoires de guerre.

Les bonnes vieilles bougies reprirent place pour un nouveau mandat… au cas où… et si le groupe électrogène tombait en panne… et si le fuel venait à manquer…

Le jeu de cartes et surtout le scrabble avaient fière allure aux côtés du petit transistor dont il ne fallait surtout pas se séparer (ni de ses piles de rechange).

Comment oublier les bidons tout neufs, achetés en surnombre, pour stocker tout ce qui pouvait l’être.

Une joie indéfinissable, une sorte de satisfaction tranquille, mêlée d’un sentiment de sécurité, naissait le jour où le plein d’essence venait d’être fait.

Et après la guerre, comment continuer à croire que le Liban est «plus qu’un pays, un message»¹ ? Moshe Arens² avait dit, lui, que le Liban n’était qu’un joujou.

Lequel de ces deux hommes aura un jour raison ?

À nous de recycler nos accessoires de guerre, d’en faire quelque chose de beau.

Si nous faisions fondre les bougies pour apprendre à nos enfants à sculpter la cire, à sentir de leurs doigts la chaleur de la matière, à marquer leurs empreintes digitales sur la molle cire, comme nous le faisions sur les cierges des églises !

Des jeux de cartes, nous pourrions construire des châteaux aux longs couloirs et aux nombreuses dépendances que les tout petits s’amuseraient à détruire d’un coup de pied sec provoquant leur hilarité…

Le scrabble, gardons-le pour les soirées où l’on jouerait par envie, non par ennui ou faute de mieux.

Souvenons-nous enfin du petit transistor révolutionnaire, parce qu’il changea la vie de nos grands-parents en leur ouvrant les portes de la communication.

Voici quelques idées simples qui pourraient nous aider à reconstruire et à apprendre, à dépasser et à comprendre, à agir enfin en ayant saisi le message.

1. Jean-Paul II
2. Ministre israélien de la défense : 1983-1984, 1984-1990 et 1992-1995

Neyla Chidiac
BCP