Fête de l'enseignant
2008

 

Mesdames et Messieurs les Professeurs,

À l'occasion de la Fête de l'enseignant, je vous souhaite une bonne fête.

En témoin du Christ, je vous exhorte à penser l’éducation à travers les paramètres sociaux et les défis culturels que nos élèves affrontent aujourd’hui, dans un monde en mutation, ce qui peut les exposer à des perturbations et à des risques de perte de leur identité.

Nous sommes des témoins de notre foi :

Notre école catholique se veut un champ de mission et un lieu de témoignage, où les valeurs chrétiennes doivent être vécues. L’enseignant est constamment invité à témoigner de la présence vivante de Dieu, à travers les valeurs du Vrai, du Bien et du Beau.

L'apprentissage et la culture doivent refléter notre foi en témoignage vivant devant nos élèves. Nous partageons ensemble la responsabilité de leur avenir, c’est une lourde tâche qui nous incombe. Il s'agit là de l'avenir de l'Église! Dans votre façon d'éduquer, il nous faut transmettre à nos élèves, le patrimoine spirituel, culturel et historique, mais aussi développer, chez eux, le sens critique sans pour autant étouffer leur caractère individuel et leur permettre ainsi de se frayer un chemin personnel.

Certes, il vous revient de déterminer le contenu du Vrai, du Bien et du Beau qui doit leur servir de repères avant qu'ils ne fabriquent eux-mêmes d’autres valeurs et d’autres contenus.

Nous sommes les gardiens de nos valeurs et de notre tradition :

L'ouverture aux différentes civilisations, par le biais des médias, relativise chez nos enfants beaucoup de valeurs et de critères, au point de nous étonner de leurs tendances et de leurs préférences! je vous rappelle qu’il nous revient d’hiérarchiser les valeurs à leurs yeux «perdus» et de leur montrer les références et les critères authentiques, sans lesquels ils risquent de ne plus discerner le sens des réalités. Tout en respectant leur différence et leur "JE" qui s'affirme, il ne faut pas se lasser de leur indiquer le Vrai Chemin.

Vous êtes à l'élève ce que le maître est au disciple : une référence. Leur relation est fondée sur une valeur essentielle, à savoir le respect. Respecter l'autre, dans sa différence. Dans ce contexte, je vous incite à incarner l'esprit d'ouverture envers les partenaires de notre pays, qui ne partagent pas, avec nous, la même foi ou la même conviction, et à reconnaître leur droit à la différence.

Nous avons la conscience civique et la citoyenneté :

Avec tout ce que notre pays endure, nous ne pouvons pas regarder autour de nous sans agir. Ainsi, nous avons l'obligation de former des citoyens, conscients de leur appartenance civique, qui reconnaissent leur droit à la vie et à la liberté et leur devoir de se conformer, dans l'égalité avec les autres citoyens, sous la même loi afin de participer à la vie active du pays. Cette appartenance ne doit pas être contradictoire ou conflictuelle. Je vous incite à leur apprendre par votre exemple, comment vivre en citoyen, sensible à l’entourage et à l’environnement.

Il faut les préparer à cette tâche. Le contexte peut être décourageant, mais la démission n'est pas notre stratégie : obstinons-nous à lutter pour faire vivre nos principes, nos valeurs et nos idéaux.

En vous disant ceci, je pense précisément aux valeurs de nos traditions libanaises qu'il faut garder vivantes; je pense aussi à tout le patrimoine spirituel, moral et culturel lié à notre pays. Nous avons le devoir de défendre notre propre identité et de transmettre à nos enfants ce patrimoine pour qu'ils le sauvegardent.

La culture générale :                                        

La culture générale est le véhicule de tout enseignement. Elle est un paramètre offrant à l'élève une vision du monde. Elle doit ouvrir les portes de la connaissance aux élèves afin de les conduire à épanouir leur esprit.

Pour accompagner le rythme du progrès, une exigence s'impose : développer le discernement et le sens critique  pour qu’ils puissent mieux choisir leurs repères.

Ceci à travers le projet éducatif :

Nous ne sommes pas isolés dans notre champ de combat ; nous sommes un seul corps enseignant qui doit coordonner et s'articuler autour du Secrétariat Général.

Il est vrai que chaque école est autonome. Malgré cela, nous constituons un seul ensemble. Cette entreprise d'éducation est l'œuvre de nos efforts réunis.

Je m'adresse à vous tous, éducateurs, éducatrices, directeurs, directrices, professeurs, voire parents ou anciens élèves, en tant que porteurs d'un projet éducatif. Nous avons à mener une restructuration de notre école catholique, une redéfinition de nos paramètres, un reclassement de nos priorités. Cette restructuration ne s'accomplira qu'avec la participation de tous les partenaires de l’œuvre éducative, c’est là où notre unité sera fructueuse.

Cheminant toujours vers un avenir plein d’espérance, je vous confie aux bons soins de notre Seigneur. Bonne Fête.

P. Marwan Tabet, m.l.
Secrétaire Général