Mot du Père Recteur aux enseignants
Noël 2005

Chers amis,

            Il est dit que cette rencontre traditionnelle, à la veille de la fête de Noël et du nouvel an, porte le titre d'échange de voux. Échange de voux qui ne peut être dissocié de notre contexte libanais actuel où les larmes et les visages tendus ne font qu'exprimer l'angoisse qui sillonne les cours. Toutefois, en conscience et en témoins de la foi, nous ne pouvons qu'exprimer nos voux les plus chers, à la fin d'une année 2005 qui ressemble à une naissance semant la joie, mais en même temps parsemée de souffrances interminables.

Chers amis,

            Nous l'avons désiré ce Noël de l'année 2005, fête de l'enfant, de Jésus symbole d'un Liban nouveau et renouvelé, mais le voici encore bordé de noir, choisissant, comme couleur de son habit de fête, les couleurs des martyrs, le rouge d'un drapeau qui chante sa liberté, mais en même temps, reste l'objet des menaces et d'infidélité.

            Nous l'avons désiré ce Noël, et au lieu qu'il soit le Noël du bonheur total, le voici Noël réaliste, Noël qui nous rappelle que la nativité de Dieu parmi nous est un cri de Dieu qui souffre, un appel à la résistance. Si Dieu est venu parmi nous, c'est pour nous dire qu'il est le Dieu qui résiste aux injustices, à l'arbitraire des hommes, aux messages des politiques et des intérêts, aux violences des armes et aux égoïsmes les plus acharnés. Devant tout cela, Dieu résiste, dit non à l'aliénation de notre volonté, dit oui à l'amour qui fonde l'avenir de l'homme. Dieu résiste par sa parole d'amour, de liberté, de dignité de tout homme.

            Dans ce contexte, quels voux puis-je vous souhaiter, chers éducateurs, au seuil de Noël et du nouvel an ? Je n'ai d'autre vou que celui que Dieu lui-même nous communique : soyez des résistants, comme lui par sa parole d'amour, mais  de plus, en tant qu'éducateurs, continuez à être des éducateurs de la parole de vie, de justice, de vérité et de paix. Pour notre Collège, mon vou le plus cher se décline en 3 mots :

1 - Il nous faut continuer à protéger le capital confiance qu'ont beaucoup de personnes et de familles en l'Église, le Liban, les Écoles Catholiques comme nous (institution dans la pointe du combat pour l'éducation de qualité). C'est pourquoi, je vous appelle, au courant des deux mois à venir, à vous impliquer, personnellement et en équipe dans l'élaboration du projet d'établissement autour de la notion d'autonomie. N'ayons pas peur de nous exprimer. C'est le signe du renouveau et de la confiance dans l'avenir.

2 - Il nous faut promouvoir le capital de solidarité et de soutien mutuel, entre nous, entre vous. N'ayons pas peur les uns des autres. Que la confiance règne entre vous, et que votre parole soit toujours (même si elle est critique), toujours pour construire, pour aider chacun à grandir et à briller. Que les salles des professeurs et de coordination soient des lieux où l'échange aide à l'unité entre nous. Que celui qui a beaucoup d'expérience et de savoir en donne généreusement. Que le nouveau puisse compter sur le plus ancien, et qu'il trouve sa place. et que tous travaillent avec un seul objectif, éduquer le jeune de demain est notre raison d'être.

3 - Et mon dernier mot est que nous avons à soigner notre capital appartenance à Jamhour. Seuls la fidélité et l'engagement au quotidien consolident cette appartenance qui est notre richesse à nous toutes et tous.

Et pour notre pays, nous souhaitons la paix et la liberté. Et nous le constatons : il ne suffit pas d'obtenir son indépendance, mais la lutte doit continuer pour la préserver, mais surtout pour la construire. C'est la tâche d'aujourd'hui et de demain.

A vous toutes et tous, à notre Collège, à notre Église et à notre pays, je prie pour que  le Seigneur nous accorde la tranquillité de l'âme راحة البال  la bonne santé physique, morale et spirituelle, la justice et la paix, le succès individuel et la réussite collective dans toute entreprise pour le bien et la bonté.

Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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