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Mardi dernier (NDLR : 16 septembre 2008), Mme Violette Ghorra m’a demandé de dire un mot en cette occasion ; j’ai hésité car j’ai eu deux réactions simultanées et contradictoires : tellement de choses à dire et la peur de ne pas être à la hauteur ! C’est par reconnaissance donc que je prends la parole.
Un petit mot pour présenter Père Bassili ! Je l’entends déjà me dire dans son for intérieur que ce n’est pas la peine d’en parler, il n’y a rien de particulier à signaler !
À la limite, je dirai que c’est frustrant d’essayer de le faire puisque dans tous les cas je ne pourrai jamais assez dire ! C’est par reconnaissance donc que je prends la parole.
Dix-huit ans déjà ! C’était un ou deux mois après la rentrée scolaire, j’étais catéchète, il était l’animateur et le père spirituel des sixièmes, et il me lance sa phrase : « vas-y, prends la classe ». Ce n’était pas celle du doute ou du défi comme « montre-nous de quoi tu es capable », mais bien celle du « je te fais confiance, tu y arriveras ». Et ceci était source de courage et de responsabilité !
Un an plus tard, je lui avoue avoir tellement peur que je préparais mon cours comme si la réussite ne dépendait que de moi uniquement ; mais que j’étais tellement confiante dans le Seigneur que je m’en remettais à L’Esprit Saint comme s’il était le seul responsable de cette réussite. Père Bassili m’a dit que j’avais une conduite ignatienne, même sans le savoir, ou le vouloir. Et ceci était la force pour grandir dans le métier et dans la foi. Tous les jours de ces dix-huit ans qui se sont écoulés ont été pareils, pour moi et pour d’autres personnes, j’en suis sûre.
À l’image de son Maître, Père Bassili vient à la rencontre des autres, là où ils sont. Direction, intendance ou informatique, BCP ou CAS, en catéchèse ou en célébrations paraliturgiques, le tout devient liturgie pour lui. Rien ne fait obstacle, maladie ou fatigue, confusion ou frustration, détresse ou joie, il sait en faire une eucharistie, « IFKHARISTO », action de grâce !
Il y a des personnes qui font le bien, et c’est bien ; d’autres disent du bien, et c’est encore bien ; des gens combinent les deux facultés, et c’est tant mieux. Mais il est des personnes qui vont au-delà de ce qu’elles savent bien faire et dire, elles SONT. Vous mon père, vous êtes, et c’est ainsi que vous portez le Christ à ceux et celles qui le cherchent.
À travers tout, malgré et grâce à tout, j’ai connu en vous non seulement un prêtre jésuite, mais un père jésuite. Un père qui reconnaît l’importance des règles posées grâce au respect et pour le respect de la vie. Mais un père qui n’oublie jamais que la tolérance et la compassion accomplissent souvent le miracle qui fait goûter au miel de l’Esprit.
Je suis certaine de parler non seulement en mon propre nom, mais en notre nom à toutes et à tous, en vous disant merci.
Merci d’abord d’avoir accepté de continuer à accompagner un petit groupe chanceux de l’aumônerie et ce malgré tout le travail qui vous attend !
Merci surtout de votre simplicité, vous agissez de façon à montrer que tout ce que vous entreprenez, accompli à merveille d’ailleurs, n’est autre que réponse au Divin, puisque l’Amour a fait les premiers pas…
Un ultime merci d’avoir entendu et laissé germer en vous la parole du Christ. Jésus invite chacun de ses disciples à ne pas vraiment s’attacher même au bonheur de faire fuir les démons mais plutôt de tressaillir de joie si son nom est inscrit dans le cœur de Dieu. Le vôtre, mon père, y est inscrit avec des traits de lumière.
Nous n’avons pas peur, l’Église nous montre qu’aucune distance, de temps ou d’espace, n’altère la présence dans l’Amour.
Avec vous, nous rendons grâce à Dieu. Dieu le Père de qui vient toute paternité vraie. Dieu fils, Christ et Sauveur que vous suivez au quotidien. Dieu Esprit dans lequel vous vivez une pentecôte qui ne cesse de se renouveler. Que la mère de Dieu et de la Compagnie de Jésus vous protège et vous garde là où vous serez.
Pour toute l’équipe, Marie Farès