Mot du père recteur à l'occasion de la matinée spirituelle
21 décembre 2002
A l'heure de partir en vacances de Noël et du Nouvel An 2003, nous nous retrouvons encore une fois ensemble pour se souhaiter de bonnes et joyeuses fêtes, nous, enseignants et éducateurs, communauté jésuite et sours des Saints Cours, personnel administratif à Jamhour et à Saint Grégoire.
Il est évident que ce n'est pas le moment de faire de longs discours, car, si des voux sont échangés, c'est pour demander du Seigneur Dieu, le Verbe incarné, de remplir notre existence individuelle et collective de ses bénédictions de paix et de justice, de bonheur et d'amitié, de confiance et d'espérance, de raviver en nous cette volonté non seulement d'exister, mais aussi de résister aux différents dangers qui nous menacent et de continuer à porter le flambeau que cette institution a porté depuis maintenant un demi-siècle.
Un demi-siècle, cela compte dans la vie des institutions et voilà que l'institution Jamhour célèbre son jubilé d'or. Je pense que c'est une joie et une fierté que de participer à ce jubilé et de se trouver ici pour cette belle cérémonie de ce cinquantième Noël à Jamhour, j'allais dire Noël de Jamhour, puisqu'un jubilé rappelle un anniversaire et un anniversaire rappelle une date de naissance et une naissance est le fruit d'une alliance et, pourquoi ne pas le dire, le fruit d'un amour et d'un acte de confiance et d'espérance. Comme disait Béchara el-Khoury dans le discours de la pose de la première pierre de ce Collège, au cour de l'ouvre d'éducation de la jeunesse, il y un acte de foi dans l'avenir et j'ajoute qu'il y a une alliance quadripartite entre les fondateurs de l'institution, les maîtres, les parents et les élèves pour réaliser la mission d'éducation et de formation. Aujourd'hui cette alliance continue et la mission pédagogique continue grâce à cette union des forces et des esprits pour former l'humanité de jeunes à l'excellence et à la détermination.
Sans chercher à formuler un message, je confie à chacun de vous, à l'occasion de ce Noël spécial et de ce passage d'une année civile à une autre, les quelques idées suivantes:
- pour que le message de Noël nous pénètre, soyons comme les bergers, comme si nous écoutions comme eux, pour la première fois, l'annonce du ciel: une joie vous est annoncée, un sauveur vous est né. Que notre oreille ne soit pas endormie par la routine et passive, mais comme pédagogue moderne qui applique la méthode active, regardons l'enfant qui naît dans la pauvreté et la solitude, soyons proches de lui, touchons-le et ainsi notre esprit sera éveillé. Ce qui détermine notre existence, ce qui fait notre engagement et nourrit notre vocation de maîtres c'est l'esprit, gardons-le éveillé et vivant.
- un sauveur nous est né. Le monde a besoin de ce message qui a vaincu l'égoïsme et nous sommes appelés à annoncer ce message; mais comment le monde peut-il nous croire si nous n'avons pas un visage sauvé, rayonnant de la joie de Noël, et si notre joie n'est pas unanime, témoin de l'unité de notre communauté. Soignons cet esprit d'unité, de la famille unie autour de ses objectifs et ses moyens, développons cet esprit de partage et d'entraide, et en cette matière les occasions ne manquent pas, que ce soit entre nous et entre nous et plusieurs de nos élèves.
- nos élèves sont un peu comme le Christ qui a fait irruption dans la vie de Joseph et de Marie ce qui n'était pas du tout facile pour eux. Nos élèves à leur tour, chaque année et à tout moment, font irruption dans notre vie d'éducateurs. Sachons accueillir l'esprit de Dieu, la force de Dieu, pour que nous puissions supporter nos élèves et continuer la mission de Jamhour, c'est-à-dire faire naître des enfants vrais et dévoués aux justes causes de la nation et de la société, les justes causes de Dieu.
- dans notre collège qui ne manque pas de moyens, qui est tout orienté vers l'acquisition des connaissances et où la réussite semble être un critère déterminant, nous pouvons échouer si, en plus de cela, nous oublions le triple message de Noël: appel au désintéressement, au courage et surtout à l'amour qu'aucune réussite humaine ne peut satisfaire parce que le cour de l'homme est fait pour une vie qui ne finira pas.
- comment ne pas souhaiter aux Sours des Saints Cours une bonne fête, puisqu'elles célèbrent elles aussi leur 150e anniversaire de fondation cette année.
En vous remerciant pour votre fidélité et en partageant avec vous Noël et le Nouvel An dans la simplicité, avec un peu de vin et de chocolat suisse confectionné par les mains des dames de l'association Libami, je ne peux que souhaiter à chacun bonheur et succès, à nos malades la guérison et à notre Collège une continuité de sa mission dans la fidélité et la joie de servir.
Salim Daccache, s.j.
Recteur