2. La rentrée : faire de l'ordinaire un événement marquant

Chaque année, nous vivons ensemble ce moment privilégié: la rentrée du corps enseignant, éducateur et administratif. Rentrée qui a déjà eu lieu avec le temps traditionnel réservé aux sessions de formation continue, suivies avec beaucoup de sérieux et d'intérêt.
Bien sûr, il est possible de regarder ce moment comme un "marronnier" (dans le langage des journalistes) c'est-à-dire un moment qui honore son rendez-vous annuel, sans apporter de la nouveauté ou bien qui nous touche peu. En fait, le temps des vacances scolaires (même si nous avons continué à travailler pour préparer la nouvelle année scolaire) nous a permis de changer de climat, de voyager au loin peut-être, d'arpenter des chemins de pèlerinage à Rome pour les JMJ ou ailleurs. Après ce temps qui nous a sortis de l'ordinaire, nous voici appelés à retourner à l'ordinaire, qui pourrait être synonyme de répétition et de monotonie. Pourtant c'est là, dans cet ordinaire de tous les jours, que nous avons à investir notre raison et notre cœur, nos compétences et nos acquis, notre fermeté et notre capacité d'écoute et de compréhension. C'est dans l'ordinaire de tous les jours que nous avons à vivre l'espérance de l'éducateur, celle de voir un jeune reprendre le chemin de notre Collège pour mettre en œuvre ses aptitudes, grandir dans la confiance et le savoir qui se décline en savoir-faire et surtout en savoir-être. Notre Collège met l'accent d'une manière directe et engagée sur ce dernier.

Tenant compte de cette approche de l'ordinaire qui est appelé à être transformé sinon transfiguré, notre rentrée d'aujourd'hui n'est pas une simple répétition d'un moment passé, mais un recommencement pour avancer ensemble dans les "eaux profondes" de notre engagement quotidien. Recommencer pour aller plus loin dans les "eaux profondes" signifie que nous avons à aller plus profondément en nous-mêmes pour donner le meilleur de nous-mêmes. Celui qui donne de la surface en tout domaine reste en surface et risque de regarder ceux et celles qui lui sont confiés en surface. Recommencer, commencer de nouveau, nous place devant un défi: celui de ne pas nous satisfaire du pain rassis, mais nous lever chaque matin avec le boulanger pour faire le bon pain et l'offrir à nos élèves. Recommencer, c'est faire de l'ordinaire un événement marquant; c'est repartir, reprendre vie, réveiller et rendre conscientes des réalités enfouies en nous et en nos élèves; c'est éveiller notre conscience droite qui recherche le bien, qui refuse la compromission et qui veut obéir à chaque moment aux règles du corps éducateur et enseignant. Recommencer, c'est parier de nouveau sur l'avenir et redoubler de fidélité à notre mission dans et pour le Liban mais aussi dans le monde qui nous entoure et nous interpelle.

 

 

Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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