Message du Père Recteur pour l’année 2006-2007

 

Prononcé le samedi 7 octobre 2006 à l’adresse de l’assemblée des enseignants et du personnel administratif.

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INTRODUCTION :

Toute rentrée scolaire est un appel au ressourcement

En règle générale, une rentrée scolaire, surtout pour nous éducateurs et enseignants, est empreinte d’une certaine mélancolie. Non pas parce que l’on quitte seulement le lit douillet de l’été pour nous laisser prendre par le rythme accéléré de l’école, mais sans doute parce qu’il y a le risque de ployer sous le poids des automatismes et des répétitions obligatoires de nos vies. Çà y est, c’est reparti, ou plutôt ces sont les mêmes activités, les mêmes refrains et les mêmes réunions qui se profilent à l’horizon et qui grincent d’un même murmure agaçant. Toutefois, comme notre métier n’est pas une profession comme les autres, et comme notre métier d’éducateur est notre passion, nous cherchons toujours à mettre du désir dans notre vie, à nous ressourcer de la Parole de Dieu et à repérer ce qui fait vivre notre âme. Tout cela afin que notre visage soit un visage vivant, toujours enfant, toujours prêt à rayonner et à accueillir les peines de nos jeunes élèves, mais encore les appels de nos collègues et en fin de compte le cri de notre conscience.

Cette rentrée 2006 a quelque chose de choquant,

Mais la guerre n’est pas une fatalité

Si la règle générale d’une rentrée ordinaire est toujours là, vous conviendrez avec moi que cette rentrée que nous vivons avec un léger décalage, à part la mélancolie, a une dimension quelque peu choquante. Cette rentrée, après le cataclysme des mois de l’été, est quelque part liée à la peur. Celle du lendemain, vu l’effroyable expérience des atrocités de la guerre. La peur que les violences ne se déchaînent, mais aussi la crainte pour le bien-être de sa famille, pour l’avenir qui est sans promesses effectives de paix pour notre pays. Devant cette situation, j’ose jouer cartes sur tables : cette peur, dont nous devons prendre conscience, est un mal-être et un état oppressif intérieur à chacune et à chacun d’entre nous. Nous ne pouvons la vaincre ou à défaut la neutraliser ou simplement la dépasser, qu’en continuant à vivre, à bien vivre, à nous acquitter de nos missions respectives en récupérant ce qui nous fait exister à l’intérieur de nous-mêmes. Nous ne pouvons chasser les « chats noirs » qu’en libérant en nous les énergies spirituelles de l’amour et de la raison qui sont les nôtres.

Une nécessité : libérer nos énergies vitales

Libérer nos énergies vitales est plus que nécessaire car notre rôle loin de nous limiter à être de simples dispensateurs de connaissances nous engage à participer à la construction  de la personnalité spirituelle, intellectuelle et citoyenne de chaque enfant dont nous avons la responsabilité et l’autorité d’éduquer à tout âge. Notre mission est difficile, mais elle est empreinte de noblesse. Tout au long de notre cheminement au cours de cette année scolaire, essayons ensemble de mettre quelques balises qui peuvent nous aider à réaliser nos tâches les plus humbles comme les plus élevées.

Trois attitudes à développer, trois projets à mettre en oeuvre

De ce fait, sachant que les rencontres par préfectures ont été des plus fructueuses cette année, je parlerai d’abord de certaines attitudes éducatives et humaines que nous avons à promouvoir ; j’évoquerai ensuite certains projets éducatifs qui donnent à Jamhour et à Saint Grégoire ce « petit plus » qui permet à l’esprit de notre tradition pédagogique jésuite  de rayonner ; puis je terminerai par quelques considérations sur les enjeux de  notre éducation dans les contextes catholique et libanais. Ces attitudes et ces projets méritent d’être qualifiés de prioritaires, d’urgents et de nécessaires.

I- Les trois attitudes : accueil, citoyenneté et travail en équipe.

a) Dans le cadre des attitudes à développer, je voudrais commencer par une vertu importante, qui nous est chère : l’accueil, puisque c’est un terme qui était à l’honneur pendant la guerre comme accueil des réfugiés. Nous mettons l’accent sur le travail en équipe et sur l’enrichissement mutuel dans la communication et l’écoute d’autrui. Cependant, il est évident qu’à la base de toute relation et travail avec l’autre, il y a l’attitude d’accueil qu’il nous faut réhabiliter. En votre nom, je voudrais souhaiter notre reconnaissance à celles et ceux qui ont quitté le Collège pour diverses raisons, et accueillir chaleureusement les nouveaux enseignants et éducateurs qui nous rejoignent au début de cette année.

En  accueillant des nouveaux parmi nous, nous pouvons nous-mêmes, les anciens, libérer et renouveler notre sentiment d’accueil authentique vis-à-vis de l’autre. Le poids des années passées ensemble peut nous rendre prisonniers de préjugés, d’idées arrêtées sur autrui ou bien nous enfermer dans une certaine conception fausse ou inhumaine de nous-mêmes ; après ces semaines de violence, je sens le besoin de vous dire combien il est vrai de rejoindre notre vérité cachée quelque part dans notre cœur, fermer nos yeux et puis les ouvrir pour voir un monde neuf, l’autre nouveau devant moi, devant toi.

Cet accueil nous avons à le manifester d’une manière particulière et chaleureuse, cette année à nos élèves, de tous âges, qui ont vécu pour une première fois et d’une manière ou d’une autre les affres de la guerre qui les a marqués. Beaucoup d’entre vous ont suivi avec les psychologues du Collège un temps de réflexion sur les effets de la guerre sur nos psychismes et sur ceux des enfants. Chaque mot que les enfants reçoivent de la part des adultes, ou bien encore ce que ces derniers se disent entre eux,  peut susciter des craintes et des réactions émotionnelles qui, à leur tour, peuvent avoir des conséquences dramatiques. Je voudrais vous demander de reprendre normalement votre enseignement, sans trop de précipitation, sans chercher à terminer de force les programmes. Je compte aussi sur vous pour accorder une attention particulière aux enfants déconcentrés plus que d’autres et à ceux qui sont profondément troublés par les jours de violence. Il est certain que nous devrons redoubler de patience et de bienveillance devant une tendance au bavardage ou au repli complet sur soi-même, séquelles que l’on constate chez les enfants après une guerre.  Les aider à la résilience, à se renforcer intérieurement, en retrouvant la confiance, la paix et le calme, la joie de travailler et de libérer leurs capacités, c’est les rendre conscient de leurs forces vitales, que la guerre n’est pas une fatalité, que nous avons à travailler pour nous construire et reconstruire notre pays ; cela peut aider l’enseignant lui-même à construire une classe d’élèves qui vont passer une année à travailler ensemble.

b) Je voudrais enchaîner avec une deuxième attitude que nous avons à développer en nous et dans l’esprit de nos jeunes : devenir un bon citoyen. A ce propos j’évoquerai une  question primordiale qui nous concerne et que nous allons aborder de face avec le ministre de l’éducation dans le cadre de l’Union des institutions scolaires privées : il s’agit de la fraude massive, ou plus vulgairement le copiage, dans les examens officiels,  qui est devenue une tradition bien malheureuse et qui fausse les vrais pronostics. Certains de nos élèves sont choqués et  il se peut qu’il y en ait certains autres qui profitent de l’ambiance malsaine. Au bac français de juin dernier, cinq élèves au Liban ont été pris en flagrant délit de copiage : leurs examens ont été déclarés nuls et ils sont interdits durant cinq ans de présenter ce bac. Toutefois, si cette maladie  mérite un traitement approprié au niveau national, ses effets et sa réalité au niveau de notre Collège sont à examiner car elle existe dans nos murs aussi. Nous  sommes appelés, lors des tests ou examens, à être tous, enseignants et éducateurs, de vrais surveillants vigilants pour aider tout élève à être vrai et autonome. Les coordinateurs de matières pourraient dans ce domaine inventer des sujets d’examen où l’élève doit conjuguer le travail de son intelligence avec sa mémoire et ainsi ne compter que sur sa tête.

Dans ce domaine, nous tenons compte que la citoyenneté implique le respect du bien commun, la mise en relief des droits et devoirs de chacun et l’appartenance à la nation libanaise et à ses valeurs du vivre ensemble et de la reconnaissance réciproque.  Il nous est demandé aujourd’hui, en ces moments difficiles que vit notre pays de préférer l’appartenance aux valeurs de l’unité nationale, de la solidarité et de l’unité ; de choisir les vertus de l’enseignant et de l’éducateur, faites de prudence et de sagesse, de vigilance et de paroles constructives qui font aimer plutôt que de semer la haine. Nous préférons tout cela aux dépendances partisanes, sectaires ou confessionnelles qui nous aveuglent et aveuglent les autres. Dans ces moments difficiles, comme d’ailleurs en tout temps, ayez de la mesure dans votre langage et sachez faire preuve de prudence, donnons l’exemple de gens qui préfèrent la liberté de notre pays avant tout autre intérêt. Que nos paroles soient des paroles adressées  à nos élèves pour les confirmer et les enraciner dans leur pays, qu’elles n’encouragent pas à la fuite et à la démission qui laissent penser aux gens qu’ils n’ont pas de place dans ce pays, mais au contraire qu’elles soient les mots qui donnent espoir et qui aident nos jeunes à se retrouver et à se frayer un chemin d’avenir.

c) Il y a encore une troisième attitude que nous cessons de promouvoir dans notre Collège, l’esprit du travail en équipe. Ce n’est pas quelque chose de mécanique et d’artificiel : nos différents conseils et comités, nos réunions par équipe de matière ou d’activité, par conseils de classe et de préfecture nous mettent ensemble pour partager nos expériences et nos richesses. Je voudrais citer ici un rapport d’un expert qui a récemment visité notre Collège pour mener une analyse de la situation qui y prévaut. Il nous dit : « mais vous avez des gens compétents et capables, il suffit de les mettre ensemble pour qu’ils partagent leurs riches expériences et ainsi s’entraider pour dépasser tout problème ». Nous pouvons continuer cet effort en mettant de côté et la volonté de puissance et notre peur de mal faire sans être descendu par l’autre, pour avancer ensemble pour le bien de notre Collège. Le travail d’équipe ne peut se faire sans solidarité entre nous et sans que Jésus Christ qui est l’amour et la vérité ne soit au milieu de  nous.

II – Trois projets ou orientations à mettre en valeur.

Ces différentes attitudes de l’éducateur sont nécessaires afin de s’acquitter des projets qui nous attendent pour optimiser notre éducation et notre enseignement.  Je me limiterai à trois projets qui en fédèrent beaucoup d’autres : le Projet d’Etablissement,  la promotion de la recherche documentaire et de l’enseignement par ordinateur et le développement de la pédagogie jésuite ou ignatienne.

a) Le texte intégral du Projet d’Etablissement 2006-2009, vient de paraître après un long travail d’enfantement dans les douleurs; les jours de guerre ont été propices pour certains d’entre nous à la finalisation de ce texte qui  porte sur l’éducation à l’autonomie et à la responsabilité de tout acteur et de tout élève dans notre Collège. Ce document  porte la marque de chacun d’entre nous puisqu’il s’agit d’une production commune que nous mettrons en valeur en contribuant à sa réalisation, chacun dans son domaine, et pour certains par la responsabilité qu’ils ont d’être des relais dynamiques pour mettre en route les fiches d’action ; je constate que certaines pages ont été déjà travaillées lors des réunions de préfecture et qu’ainsi notre promesse de nous mettre en projet n’est plus une espérance illusoire. Dans les jours à venir, une réunion du comité de pilotage avec les responsables des fiches d’action aura lieu afin de donner des indications sur l’avancement du travail. Cependant,  cet effort d’éducation à l’autonomie, qui est de nos jours un thème capital dans tous les projets éducatifs de beaucoup de pays, ne peut aboutir que si les relations que nous voulons avoir avec l’apprenant  sont fondées sur la confiance mutuelle et la reconnaissance de tout ce qu’il y a de positif en lui, sur des équipements technologiques de qualité et sur la conviction  de former sur le comment apprendre, à acquérir des compétences de rechercher des informations et à les synthétiser, à s’auto-évaluer, à assumer des responsabilités, à savoir discerner les influences négatives, à s’autodiscipliner et à être conscients des objectifs de chaque enseignement. Dans cet effort d’autoévaluation et d’autoformation, l’allégement en nombre des mensuels ou des examens dans pratiquement toutes les classes ne doit pas être compris comme un allégement du travail des élèves mais une invitation  pour l’enseignant à travailler autrement et à inciter l’élève à être plus autonome et responsable au lieu de travailler pour l’échéance du contrôle ou de l’examen.  De même, l’autonomie est la condition du libre-arbitre ; sans autonomie pas de démocratie et de liberté que nous chantons dans notre hymne national. Sans autonomie dans l’apprentissage, pas d’accès adéquat à l’université et à la réussite dans la vie professionnelle et personnelle. Il est évident qu’infantiliser nos élèves ne peut que donner des jeunes indisciplinés, allant jusqu’aux violences les plus extrêmes dans certains pays.

b) Il est évident comme je viens de le dire que l’éducation à l’autonomie intellectuelle et même comportementale  et au savoir-faire est favorisée par la qualité des moyens technologiques avancés comme l’informatique, les laboratoires et la recherche documentaire dans le cadre des BCD et CDI…Durant cet été, malgré la guerre, des chantiers de construction et de rénovation, à Saint Grégoire et à Jamhour ont été menés. Le renouvellement des outils informatiques est en train de se faire grâce à la générosité d’un de nos anciens élèves et d’un donateur proche du Collège. Le bâtiment du Secondaire a été doté d’une connexion sans fil grâce à la société Intell et le mobilier scolaire de l’ensemble du Petit Collège a été renouvelé. Cependant si les moyens informatiques et de recherche documentaire  ne sont pas intégrés dans notre enseignement, ce sera de l'argent jeté par les fenêtres ou bien à la rigueur une fierté devant les autres de pouvoir nous targuer que nous avons des moyens avancés. Je cite une phrase de Philippe Meirieu dans un article récent : « la recherche documentaire devrait être le fondement de la pédagogie. De même nous avons à apprendre à l'enfant non seulement à découvrir et à repérer des informations, mais à savoir classer ce qu'il y a dans sa bibliothèque intérieure. Sans classement sérieux, il ne reste donc plus que la mémoire immédiate. Nos enfants ont besoin d'être accompagnés dans cette opération supérieure qui conditionne toutes les autres : le classement » ou bien apprendre à traiter l'information. Je sais que certains nourrissent une triple appréhension : d'abord, on considère qu'une période consacrée à la recherche, à la salle d'informatique ou au Cdi est une période perdue du programme à faire; ensuite, on a peur que l'enseignant se retrouve au chômage si l'enfant accomplit le travail tout seul ; enfin, il se peut qu'on ne sache pas manier ces nouvelles technologies. Je voudrais vous rassurer triplement : ce n'est pas une période perdue car l'enseignement par ordinateur ou au Cdi fait partie du programme ; vous avez à être toujours des maîtres qui conseillent et orientent, qui apprennent à l'élève l'esprit critique en ayant eux-mêmes des consciences éveillées ; et le Collège n'a jamais lésiné sur les formations continues dans ce domaine afin que l'enseignant puisse acquérir de nouvelles compétences. Deux responsables  ont été nommées afin de coordonner et aider tout professeur dans les domaines de  l'enseignement assisté par ordinateur et de la recherche documentaire qui se recoupent très souvent : Mme Roula Otayek dans le domaine de l'informatique au service du pédagogique et Mlle Joëlle Ayache pour la coordination des projets d'activités de la recherche documentaire.

c) Quant au programme de formation à la spiritualité et pédagogie ignatienne et jésuite, qui continue avec le P. Jean Dalmais et  Mme Katia Wehbé et dont les objectifs ont été réfléchis par un groupe d’éducateurs dans le courant de l’année passée pour élaborer une charte éducative propre à Jamhour qui devra être  finalisée prochainement , ce programme va se poursuivre cette année sous le thème de l’autonomie comme éducation à la liberté et à la responsabilité à la lumière de l’Evangile et de la tradition spirituelle jésuite. Les notions et valeurs comme l’accompagnement, l’expérience, la liberté, la responsabilité, l’engagement et la relation avec l’autre  seront travaillées ; généralement la méthode de travail de ces groupes est  inductive, car elle part de vos expériences et de vos interrogations pour aboutir à des pistes de travail concrètes. Si je fais de la publicité pour cette continuité de partage et de réflexion de spiritualité et de pédagogie ignatiennes, c’est pour dire qu’il est indispensable pour des enseignants qui se veulent partenaires du destin d’un Collège jésuite de se ressourcer dans la tradition spirituelle de la Compagnie de Jésus mais aussi de réfléchir sur des questions éducatives à la lumière de cette tradition. Je pense que le but ultime de ces réunions est d’aider chacun à exercer pour le mieux son autorité de maître là où il est appelé à l’exercer, car la tradition ignatienne nous montre comment notre autorité de maître est une autorité de service qui nous aide à faire grandir le jeune et à grandir avec lui. Aujourd’hui plus que jamais et en face  des replis identitaires et du littéralisme religieux ambiant, cette tradition ignatienne reste résolument humaniste, dans la mesure où elle encourage la passion intellectuelle, contrairement  au cours magistral apathique, au théâtre, à être acteur et à être lecteur et écrivain, à l’ouverture culturelle et aux occupations spirituelles et la maîtrise des langues et du langage.

En citant ces différents projets et attitudes à la fin de ce message, je voudrais tout simplement qu’ensemble nous portions le destin de notre Collège en partenaires et responsables d’une même mission. En ces temps de grande perturbation, nous devons compter les uns sur les autres pour nous acquitter de nos tâches quotidiennes et de notre devoir qui est de former le jeune pour qu’il atteigne la stature de Jésus-Christ. Cette entraide nous l’avons constatée durant les affres de la guerre, lorsque notre Collège a participé d’une manière discrète mais efficace, grâce à des élèves et des éducateurs qui se sont portés volontaires, à l’accueil des réfugiés et à leur prise en charge. Demain vous allez retrouver et accueillir nos 3600 élèves à Jamhour et à Saint Grégoire ; une cinquantaine sont partis sous d’autres cieux et remplacés par d’autres, mais sachez qu’il y a beaucoup de professeurs dans le Sud, à Beyrouth ou dans la Béqaa qui vont se retrouver avec des élèves qui manquent à l’appel, des places vides, abandonnées par celles ou ceux qui ont été victimes du jeu des nations.  Des écoles du Sud ou d’autres régions auront de la difficulté à démarrer et à s’acquitter de leur mission. En signe de foi dans ce pays et dans sa mission éducative et culturelle qui est un capital précieux sinon le plus précieux, nous avons pu déjà aider, grâce à l’apport d’anciens élèves, certaines écoles chrétiennes car la continuité de leur mission est stratégique pour le vivre ensemble des chrétiens et des musulmans ; nous continuerons malgré la crise économique qui nous frappe tous à les aider et une action concertée entre nous tous sera prochainement annoncée en faveur de l’une ou l’autre école et ses élèves, au nom de Jamhour, de ses enseignants et de sa communauté éducative.

Chers amis, je ne dis pas que noble seulement est votre métier ou même noble est votre passion d’éduquer. Je dirais aujourd’hui que noble est notre cause de continuer à faire du Liban un phare pour l’éducation et la culture qui sont les conditions de la liberté, la confiance et la dignité de tout homme; c’est au moins ma conviction et ma détermination à travailler pour ces objectifs. Notre vertu essentielle en ces moments est notre intégrité et notre foi que nous portons une cause, la cause du Liban solidaire et libre, même s’il faut souffrir pour cette cause, car une cause ne gagne pas si Jésus-Christ ne meurt pas sur la croix et annonce que la vie est plus forte que la mort. Nous ne sommes pas seulement des fabricants de réussite, mais essentiellement des transmetteurs d’un message d’un langage de paix, de justice et d’amour, un langage de droits et de devoirs pour que nos jeunes puissent se réclamer de ce Liban et dire tout haut qu’il est le leur, la terre qui donne la joie d’y vivre.

 

Collège Notre-Dame de Jamhour, LIBAN
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