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Carnet de famille






                     Le vent s’est levé !
                                                                Marie-Thérèse,

                                                                    ne femme  courageuse qui  a vaincu  un  premier
                                                                Ucancer  il  y  a  3  ans  et  qui  a  combattu  avec
                                                                détermination  le  second  qui  l’a  malheureusement
                                                                emportée.
                                                                Une  personne  enthousiaste,  pleine de  vie,  toujours
                                                                souriante, qui croquait la vie à pleines dents, toujours
                                                                entourée de ses amis.
                                                                Une femme engagée et responsable qui prenait à cœur
                                                                sa responsabilité de coordinatrice et d’enseignante.
                                                                Une femme qui prenait toujours la vie du bon côté.
                                                                Aucun problème ne la troublait. Elle trouvait toujours
         « Ma te3talé hammé », « Ne te fais pas de soucis pour   la solution adéquate.
         moi  », ce sont les derniers mots que tu m’as dits  au   Jusqu’aux derniers mois et même  après  avoir pris
         téléphone, quelques heures avant ton départ. Ces mots,   conscience  de  la  gravité  de  sa  situation,  elle  se
         je crois que je te les ai toujours entendu dire. Ils venaient   préoccupait  de  l’enseignement  des  SVT  dans  les
         comme une brise légère. Comme une brise légère, tu as   classes, et de ses élèves.
         vécu, comme une brise légère, tu as toujours été. Tu me   Une  femme  pleine  d’humanité  et de sagesse. À
         recevais toujours avec le même sourire qui montrait à   l’écoute des plus démunis, elle aidait les personnes
         quel point tu étais toujours contente de me voir.      dans le besoin avec modestie et grande discrétion.
         À plusieurs reprises j’ai trouvé refuge à tes côtés. Tu   Une femme courageuse et affectueuse qui a pris soin
         me transmettais ce que tu avais de plus précieux, ta   de sa famille, en particulier de son père qu’elle gardait
         sérénité et ta joie de vivre. Nous en avons vécu de    au quotidien jusqu’à ses derniers jours.
         ces  moments  !  Les cafés,  les réunions,  les dîners,  les   Une amie sur laquelle on pouvait compter. Son écoute,
         anniversaires,  les  balades  en  voiture…  J’ai  tellement   sa disponibilité, sa gentillesse et sa discrétion étaient
         appris à tes côtés. Personne ne s’étonne quand il lit les   sans limites.
         témoignages de tes anciens élèves. « La meilleure prof de   Marie-T, tu nous as quittés très tôt. Nous regrettons
         SVT » me répétaient mes nièces. J’ajouterais : la meilleure   déjà ta présence parmi nous.
         collègue, la meilleure  amie,  mon amie. Pourquoi  te                                Marie-Madeleine Chébli
         fallait-il forcément assurer les examens avant d’aller voir
         le médecin, Marie-T ?
         Marie-T professionnelle, Marie-T dévouée, Marie-T qui
         aime son métier. La maladie et quelle maladie ! Elle ne
         t’a même pas empêchée de continuer à vivre comme
         tu  aimais  vivre.  Marie-T  jolie,  Marie-T  chic,  Marie-T
         toujours prête quand il fallait s’amuser. Aujourd’hui, le
         vent s’est levé. Tu es partie. Tu m’as laissée. Mais non !
         Le vent s’est levé, et je ressens encore ta présence. Le
         vent s’est levé, les échos de ta voix résonnent encore
         et ton rire si doux se fond dans le souffle du vent. Et je
         t’imagine là-haut. Tu t’es fait plein d’amis, à qui tu diras
         aussi « ma te3talo hammé »…
                                                 Myriam Bazan







                                                                 Marie-Thérèse Rouhana saluant les pères Sion et Batour à la soirée
                                                                 de la fête des éducateurs, mars 2015.



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                                                                   o
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