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MONTMARTE
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Bientôt ce sont six étudiants qui ont accepté l'appel que leur lance l'Esprit Saint à travers les conversations et l'exemple d'Inigo:

 
un Portugais, Simon Rodriguez, deux Castillans, Jacques Laynez et Alphonse Salmeron, un Tolédan, Nicolas Bodadilla ont rejoint François et Pierre Favre.
 

On se retrouve chez l'un ou chez l'autre; on parle de l'amour du Christ, de l'immense faim des âmes, de la crise de l'Eglise. Un feu les dévore : suivre le Christ pauvre, travailler avec Lui "chez les fidèles et les infidèles", se dévouer aux plus pécheurs, aux plus pauvres. Mais que faire exactement? Où aller? Longues conversations, longues délibérations. Ils cherchent.

 
 
Un premier pas leur semble s'imposer à leur générosité. Quand tous auront terminé les études requises pour être ordonnés prêtres, c'est-à-dire dans trois ans, ils partiront pour Jérusalem, " à l'apostolique ", c'est-à-dire dans la plus stricte pauvreté, sur les pas du Seigneur dont ils sont épris, et affronteront le grand ennemi de la Chrétienté, le " Turc ".

Et si quelque obstacle les empêchait de passer à Jérusalem, ils iraient, après un an d'attente, se mettre à la disposition absolue du " Vicaire du Christ ", le Pape de Rome : la terre d'obéissance serait pour eux Terre Sainte.

Et ce projet, une fois mûri, ils décident de le sceller par un voeu.

 
 

Le 15 août 1534, les sept amis montent à Montmartre.

Montmartre, en ce temps-là, est encore une banlieue rustique de Paris, des vignobles au-dessus desquels des moulins battent des ailes; une grande abbaye bénédictine coiffe la colline; à flanc de coteau, un peu en contrebas, une modeste chapelle pointe au-dessus des vignes : c'est là que la tradition situe le martyre de saint Denys et de ses compagnons.

Dans la crypte, consacrée aux martyrs, Pierre Favre, qui a été ordonné le 30 mai dernier, célèbre la Messe; au moment de la Communion, chacun s'engage devant tous à vivre toujours selon la pauvreté évangélique et dans le célibat, puis prononce le voeu de pélerinage à Jérusalem, si patiemment mis au point au cours de leurs délibérations, et le voeu de se mettre se mettre à la disposition du Pape si Jérusalem reste inaccessible au bout d'un an.

 

Ils passent le reste de la journée en "conversations spirituelles ", dans le plein vent de la colline déserte. De cette cérémonie toute simple, tous resteront marqués toute leur vie. Un jour, neuf ans après la mort d'Ignace, en 1565, Simon Rodriguez écrira à Bobadilla:

" Nous qui avons eu la grâce d'aller à Montmartre... "

Sur la fin du mois d'août, ses cours de régent terminés, François fait les Exercices Spirituels. A la fin de mars 1535, Inigo part pour l'Espagne car sa santé exige une " cure d'air natal ". Le groupe de Montmartre, loin de se disloquer après le départ d'Inigo, se resserre autour de Favre, et même recrute. En 1535, Claude Jay, un prêtre savoyard; en 1536, Paschase Broët, un prêtre picard et Jean Codure, du diocèse d'Embrun. Chaque année le 15 août, on monte à Montmartre et on renouvelle le voeu de 1534.


Les dix premiers compagnons d'Ignace.
François est au centre, en haut.

Avant de quitter ses compagnons, Inigo leur avait donné rendez-vous à Venise, le port d'où partaient les navires de pèlerins vers la Terre Sainte. Pour éviter la guerre entre François Ier et Charles Quint, François et ses huit compagnons font route par la Lorraine, l'Allemagne, la Suisse, le Tyrol… à pied évidemment. C'est pour François la première expérience de la route " à l'apostolique ", la route de pauvreté et de prière, du péril imprévu, mais aussi des rencontres providentielles.

 
 

Pour aller plus loin :

- La crypte des voeux (martyrium) aujourd'hui à Montmarte
- D'autres gravures de Montmarte du temps d'Ignace et François-Xavier (site en anglais)

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