Page 32 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e
teints m’accueillit. À ma grande surprise, il n’avait pas l’air si
méchant ; au contraire, il était très accueillant et désireux de
me voir devenir son client. Je lui expliquai comment j’avais
eu son adresse, je lui montrai la photo du costume et lui
demandai de me fabriquer le même. Je m’enquis du prix et il
me répondit mystérieusement que cela n’était pas d’actualité
et que nous nous mettrions toujours d’accord. Quel homme
sympathique, pensai-je d’abord. Et pourtant, plus tard, comme
je rentrais chez moi, je m’aperçus que le petit vieux m’avais
mis mal à l’aise. En tous cas, je n’avais plus envie de le revoir.
Mais désormais, le complet avait été commandé et quelques
semaines plus tard, il était prêt.
Quand on me le livra, je l’essayai : c’était une merveille. Mais
je ne savais pas pourquoi, peut-être à cause du souvenir du
vieil homme, je n’avais pas envie de le porter. Des semaines
passèrent avant que je me décidasse à l’enfiler. C’était un mardi
matin d’avril et il pleuvait. J’essayai le costume et je trouvai
qu’il m’allait à merveille. Par habitude je ne mettais rien dans
les poches de mes costumes pour ne pas risquer de les salir
mais, deux heures après, alors que j’avais fini mon travail, je
glissai ma main dans ma poche et en sortis curieusement un
papier. Peut-être était-ce un mot du tailleur ? Non, il s’agissait
tout simplement un billet de vingt euros. Je fus étonné et restai
immobile pendant quelques secondes. Ce n’était pas moi qui
l’y avais mis mais, j’étais sûr que ce n’était pas Soudagikak qui
m’avait fait un cadeau. Bref, je crus trouver une explication :
peut-être un client était-il venu chez Soudagikak et lui avait
versé l’argent et, ce dernier, l’aurait accidentellement glissé
dans la poche de cette veste qui était accrochée au cintre. Ce
sont des choses qui peuvent arriver. J’appelai alors le vendeur
et lui rendis l’argent que j’avais trouvé. Quelques jours plus
tard, j’enfilai cette veste pour un rendez-vous important. Le soir
en rentrant, je m’étendis sur mon lit et portai ma main à ma
poche. Elle contenait une fois de plus un billet de banque. J’eus
peur et je pâlis. J’appelai prestement mon valet. Je lui expliquai
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