Page 33 - Peurs sur la Colline
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ce qui s’était passé et, il me calma en me disant que c’était sans
doute la fatigue qui me jouait de mauvais tours. Dès qu’il quitta
la pièce, ma main tremblait et j’étais beaucoup trop hésitant
mais, je me hâtai de sortir le bout de papier : c’était un autre
billet ! Je fis une troisième tentative et un troisième billet sortit.
C’était impossible ! Inexplicable !
Le lendemain, sous prétexte que je ne me sentais pas bien, je
quittai mon bureau et rentrai chez moi. J’avais besoin de rester
seul. Heureusement, mon valet était en congé. Je fermai les
portes et baissai les stores. Je commençai à retirer un par un
les billets de ma poche. Le contenu en semblait inépuisable. Je
passai un long moment à les enlever en ayant peur que l’argent
ne disparût. Devant moi, il y avait un immense tas de billets. Je
devais à tous prix les utiliser pour que personne ne se rende
compte de ma richesse soudaine. Le lendemain, une nouvelle
angoisse me prit : mon valet proposa de brosser le fameux
costume. Je lui dis que j’étais pressé et j’allai en courant acheter
un costume qui ressemblait exactement au mien et le donnai
à mon valet, je cachai l’autre en lieu sûr. Cette nuit-là, je tirai
environ 354$ de ma poche et le jour suivant, en lisant le journal
et à ma grande surprise, j’appris qu’une robe valant 354$ avait
été dérobée dans une boutique non loin de chez moi. Pouvait-
il exister un rapport entre mon argent et le cambriolage ? Cela
semblait invraisemblable.
Plus on possède de richesse plus on en désire et le soir même, je
recommençai à retirer les billets. Mon trésor s’élevait désormais
à 3 697 930 $. Le lendemain matin, je fus informé que l’agence
bancaire du coin de ma rue avait été braquée et que la somme
de 3 697 930$ avait été dérobée. C’est alors que l’on frappa à
ma porte… Les policiers entrèrent et je fus arrêté et mis en
prison… Il parait que l’on avait retrouvé mon adresse dans la
poche d’une veste de costume laissée par un des braqueurs….
Un costume identique au mien !
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