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Nous du Collège - N  299 - Juillet 2023
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                                                                            Vie au Collège                            7





             Une heure avec le P. Charbel Batour, S.J.



                         Interview réalisée par Soraya Nahas 1 1, Alexandre Roux 1 1 et Alexandre Ghantous 1 3
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             ébordant d’énergie, il est partout en même temps : dans les couloirs des divisions, au CSCS, au CSG,
         Dà l’Amicale des anciens, dans des rencontres officielles, dans les pays de la diaspora jamhourienne,
          et même sur tous les plateaux des chaînes télévisées libanaises… Le P. Charbel Batour, S.J. est le fidèle
          garant d’un héritage éducatif important tout en se positionnant à l’avant-garde, allant jusqu’à initier les
          changements et bousculer les codes. Il a des idées et n’hésite pas à les réaliser. Il sait écouter les autres
          tout en suivant son projet et son intuition… Celle-là même qui l’a amené en 2016 à constituer un fonds de
          dotation consacré au développement du Collège.

          Arrivé au Collège en mars 2007 en tant que père spirituel des Moyens, il a été ensuite préfet des Moyens
          (septembre 2007), avant de devenir vice-recteur en 2009 et Recteur du Collège en septembre 2015. Ces
          années à la tête de deux Collèges n’ont pas été des plus simples, puisque marquées par les crises multiples
          qu’a traversées le pays, en commençant par le soulèvement populaire en octobre 2019, puis la pandémie
          de Covid-19 et la crise économique et financière, sans oublier l’explosion du 4 août 2020 qui a touché de
          plein fouet le Collège Saint-Grégoire.
          Visionnaire, déterminé à relever le défi et à maintenir le niveau et la qualité d’enseignement durant ces
          années difficiles, le P. Batour a accordé une interview à l’équipe du Nous du Collège, dans laquelle il revient
          sur les moments forts de son mandat.

          SN : Durant votre mandat, vous avez fait montre       AR : Qu’est-ce qui vous a poussé à installer les
          de vision avant-gardiste à plusieurs niveaux,         panneaux photovoltaïques bien avant la pénurie
          notamment     en    introduisant   les   nouvelles    de carburant qui a frappé le Liban ?
          technologies comme le TBI, avant que leur             R :L’idée est probablement le fruit d’une intuition
          utilisation  ne  soit  démocratisée  dans  d’autres   qui n’avait pas de lien nécessaire avec les crises de
          établissements au Liban. Est-ce que vous pensez       2019-2023. Quand j’ai été nommé Recteur en 2015,
          que la technologie devrait avoir une place plus       j’ai découvert, à ma grande surprise, que le Collège
          importante dans l’éducation à Jamhour ?               n’était  pas  dans  une  bonne  situation  financière.  En
          R : La réponse est simple. C’est une affaire de bon   fait, en tant que préfet d’abord puis vice-recteur,
          sens avant qu’elle ne soit réellement avant-gardiste.   j’étais heureux de m’occuper de tout ce qui est
          Pour tous ceux qui suivaient ce qui se passait dans   pédagogique  et  d’être  loin  des  soucis  financiers
          le monde éducatif, il était clair que l’informatique   de notre institution. Mais devant le manque de
          allait dicter l’avenir et que l’enseignement irait dans   ressources du Collège, ma première réaction a été
          cette direction. Pour être plus juste, l’introduction   de réfléchir à des stratégies susceptibles de réduire
          des TBI a eu lieu lorsque j’étais encore vice-recteur,   nos dépenses. De toute évidence, la dépense
          mais il est vrai qu’à ma première année, j’ai
          immédiatement généralisé la pratique et
          l’usage des TBI : aujourd’hui, vous pouvez
          peut-être le constater,  peu de  professeurs
          sont prêts à donner un cours sans utiliser le
          tableau interactif. Je voyais donc l’usage de
          l’informatique venir de manière naturelle,
          si  bien  qu’aujourd’hui  le  TBI  fait  office  de
          tablette, ou plutôt de grande tablette, à la
          disposition du professeur et de la classe. Il
          est vrai peut-être que nous sommes parmi les
          premières écoles au Liban, voire la première,
          à généraliser dans toutes les classes, de la 12 e
          à la Terminale, l’usage du TBI.
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