Page 23 - Peurs sur la Colline
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masque, fidèle à mon éthique de joueuse et dans le respect
               des règles. Les évènements sont devenus alors plus étranges.
               Des gouttes d’eau sont tombées sur moi pourtant il n’avait pas
               plu. Soudain ce « plouf » s’est arrêté. Des tourbillons d’air se
               sont rapprochés tout doucement de moi. Je crus alors à une
               supercherie de la part de mes amis. J’ai enlevé mon bandeau et
               j’ai découvert l’endroit énigmatique dans lequel je me trouvais.
               Paralysée de terreur devant ce décor perturbant, j’ai inspecté
               chaque coin de la « grotte ». Tout porte à croire que le maître
               des lieux attendait avec impatience l’arrivée d’un invité. Une
               table, sur laquelle trônaient deux verres de vin, était dressée
               au centre de la pièce. Elle était également ornée de toiles sur
               lesquelles sont inscrits des sortes de poèmes dans une langue
               qui m’est inconnue. J’étais à la fois intriguée et terrifiée par la
               situation. Le plus étrange a été que je ne ressentais aucun de
               mes membres. J’ai eu l’impression qu’il n’y a que ma conscience
               qui avait pénétré cette grotte avec moi.

               Pendant ce temps, dans le jardin, mes amis et ma famille
               avaient remarqué que j’avais soudainement disparu. Ils m’ont
               donc cherchée pendant quelques minutes pour enfin trouver
               mon corps inanimé étendu sur le sol. Troublés par cette scène,
               ils m’ont apporté de l’eau et du sucre afin de me réanimer : ils
               devaient penser que je m’étais évanouie.

               De retour à la grotte, dans cet espace confiné, clos et sombre,
               il faisait chaud et j’ai eu cette impression d’étouffement. J’ai
               entendu des pas lents qui se rapprochaient de moi. Mon cœur
               s’est mis à battre de plus en plus vite. J’ai senti un petit souffle
               effleurer mon cou. Mes mains sont devenues moites. Et puis
               j’ai aperçu une silhouette qui s’agrandissait de seconde en
               seconde.

               De  retour  au  jardin,  mes  parents  ont  transporté  mon  corps
               vers ma chambre. Ils sont perplexes face à la situation dans
               laquelle ils se trouvent. Ils m’ont ausculté pendant longtemps

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