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14 Vie au Collège
La rentrée en semi-présentiel vue par les élèves
urant huit mois, depuis février et
Djusqu’en novembre 2020, tout
semblait confondu. L’école confondue
avec la maison, les bancs avec le lit, les
cours avec les repas… A priori, cela peut
parfaitement passer pour la description
d’un rêve, mais un rêve de huit mois a
finalement tout d’un cauchemar !
C’est donc pour le plus grand bonheur
de la majorité qu’une rentrée en semi-
présentiel fut annoncée début novembre.
Retrouver enfin l’ordre des choses, pouvoir
à nouveau différencier les domaines « Une nouvelle couche de masques »
scolaire et familial, c’était ce qu’il y a de mieux. Illustration Céline Féghali Te
Cependant, la rentrée s’est avérée, en réalité, plus de nous. Toujours les yeux aux aguets, on regardait
compliquée qu’on ne l’aurait imaginée ! l’autre comme s’il était un Covid ambulant. Aussi,
Le retour a été différent, nouveau. Les huit mois tout objet devenait-il une éventuelle source de
écoulés avaient bien modifié l’ambiance ! Parlons contamination. Ainsi, aucun échange de fourniture
d’abord du rendez-vous quotidien, incontournable, n’était possible. De plus, les bavardages étant
avec le thermomètre. Tous les matins, ces quelques difficiles à détecter, n’était plus pris en compte et
instants étaient décisifs pour la suite de la journée : il pénalisé que l’emprunt d’un papier ou d’un crayon
suffisait d’un degré de plus pour retourner à l’affreux ou bien la proximité physique de deux élèves. Les
confinement. Autre fait marquant : l’obligation du mètres de sécurité séparaient donc tout le monde,
port du masque à longueur de journée. Mais passer rendant les relations humaines tristement froides…
toute une journée avec n’est pas aisé. Nous devions Les cours de récréation, elles aussi, étaient soumises
en effet nous égosiller pour nous exprimer de façon aux réglementations sanitaires : à chaque classe sa
audible et intelligible, et nous évertuer à savoir qui place. Jamais une cour de récré n’a été si ordonnée,
a dit quoi derrière son masque ! À cela s’ajoute la si calme, si… morte. Rien ne tournait rond. Sauf
peur d’autrui. Que ce soit entre profs, entre élèves nous : nous tournions en rond, chacun dans « son »
ou entre profs et élèves, la crainte d’être contaminé espace.
par un potentiel porteur du virus tenaillait chacun Toutefois, pour donner plus de goût à ces journées,
les effluves de gel parfumaient l’air, et les jets
d’alcool le rafraîchissaient !
Ceci dit, il faut avouer qu’une rentrée pareille était
pour le moins que l’on puisse dire déconcertante…
Photo Céline Féghali T10 étions, malgré tout, les plus heureux !
Cependant, une chose est certaine : nous, élèves,
Et c’est avec grand regret
Qu’on retrouvait,
Deux mois après,
La plate vie de confinés…
Qui aurait pu imaginer que de rentrée
Un jour un élève aurait rêvé ?
re
Teresa Hindi 1 9

