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112      Carnet de Famille                                                    Nous du Collège - N  296 - Mars 2022
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           Février 1998.
           Un appel.
           C’était  le  Père  Michael  Zammit  s.j.,
           qui  était  alors  Préfet  des  Moyens  au
           Collège Notre-Dame de Jamhour :
           « Est-ce que vous êtes toujours dans
           l’enseignement ? Nous avons besoin
           d’un remplacement au Complémentaire.
           À partir de demain, si possible ».


           En  pleine  année  scolaire,  pensai-je,
           c’est fou !


           C’est ainsi que j’ai fait la connaissance
           d’Évelyne. Une grande dame. Stature
           imposante et une tendresse maternelle   Évelyne el Khoury avec l’équipe de français, lors de la matinée pédagogique
           inégalée. Il n’était pas facile de deviner,                  des éducateurs en 2008.
           derrière son sourire lumineux dont elle
           ne  se  départait  jamais,  cette  lueur
           mélancolique, bien cachée, au fond de
           ses yeux...

           Cette dame au grand cœur m’a initiée
           à la tolérance, à la patience, au pardon,
           et  ce,  avec  une  discrétion  et  une
           élégance qui forcent l’admiration... Sa
           discrétion  était  telle  que  l’on  pouvait
           à  peine  déceler,  au  détour  d’un  jeu
           de mots, d’un geste éloquent ou d’un
           regard complice, combien cette grande
           âme devait être rôdée aux coups durs
           de la vie...



           Évelyne ou la force tranquille... C’est Evelyne qui nous retenait quand on s’emportait.
           Encore elle qui aplanissait, arrondissait les angles, désamorçait des situations qui auraient pu s’envenimer...
           Toujours elle qui nous calmait quand on s’enflammait...
           Avant que je ne quitte le Collège, je me rappelle qu’elle m’avait un jour confié : « Tu y reviendras un jour,
           tu verras. »
           Vingt ans plus tard, m’y voilà de nouveau... sur ses pas. Et je suis profondément reconnaissante d’avoir,
           pour quelque temps, fait partie de son monde.
           Repose en paix, chère Évelyne, du repos du guerrier... bien mérité...
                                                                                                       Maria Najem
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