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Nous du Collège - N  296 - Mars 2022                                        Carnet de Famille             109
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                                              Agnès Achkar Abi Fadel


                                                          Décédée le 24 novembre 2021

                                                  Enseignante de mathémathiques en neuvième
                                                                  de 1954 à 2001.


                                                     Mère de Marianne Abi Fadel (Promo 90).








            arler  de  feue  Agnès  Abi  Fadel  est  si  difficile  !
         PComment évoquer une personne défunte alors
          que son souvenir, sa présence, tout son être, sont
          tellement vivaces et vivants dans l’esprit de ceux qui
          l’ont connue et aimée ?

          Ma chère Agnès, que dire de toi ?
          Toi, l’exemple par excellence, le modèle à suivre, toi
          qui as marqué tant de générations pendant un demi-
          siècle au Collège Notre-Dame de Jamhour ! Oui, tu
          as enseigné, formé et fait aimer les mathématiques
          aux  grands-pères,  puis  aux  pères  et  aux  enfants
          d’une  même  famille  le  long  de  ton  remarquable
          parcours.

          Pendant tes laborieuses années de service, qui ont
          duré bien au-delà de la retraite que tu as prise sur
          le tard, tu as marqué de nombreuses personnes par
          tes  qualités  exceptionnelles,  ton  savoir-être  et  ton                   Agnès Abi Fadel discutant
          savoir-faire.                                                                avec le P. Madet, 1981

          Je me souviens, chère amie, du jour de la Sainte-
          Agnès (fêté le 21 janvier). Une année, tu nous avais   chargée  de  suivre  un  de  leurs  élèves  en  difficulté
          apporté  une  grande  boîte  de  délicieux  gâteaux   d’apprentissage. Et la psychologue de palabrer sans
          dont  nous  nous  sommes  partagé  quelques  pièces   fin, nous proposant toutes sortes de méthodes pour
          à  la  première  récréation,  gardant  le  reste  pour  la   motiver  l’enfant,  méthodes  que  nous  avions,  en
          deuxième. Or il se trouve que le préfet de l’époque   réalité, jugées vaines pour les avoir toutes appliquées
          a voulu honorer le Provincial hollandais des Jésuites,   sans en relever le moindre impact positif sur l’élève
          alors en visite au Petit Collège. Ayant eu vent de la   en question. Toujours est-il qu’à l’issue de la réunion,
          boîte à gâteaux, le préfet, qui était une religieuse, a   une fois la spécialiste partie, le recteur avait fait un
          eu l’idée d’offrir la fameuse boîte au Père Provincial,   tour de table pour connaître l’avis des professeurs
          et ce, sans même l’ouvrir au préalable et, bien sûr, sans   quant  aux  propos  tenus  par  la  psychologue.  Ce
          savoir que les pièces étaient déjà entamées !        fut le tour d’Agnès, qui lui dit alors avec son sens
          Dieu  sait  combien  nous  avons  ri  devant  sa  mine   infaillible de l’humour : « Révérend Père, madame la
          déconfite lorsqu’elle a découvert la chose !         psychologue encaisse (en cash) et, pauvres de nous,
                                                               nous encaissons… » Et toute l’assemblée d’éclater
          Je n’oublie pas non plus le jour où le R.P. Daccache,   de rire !
          recteur de l’époque, avait demandé à une équipe      Que  de  souvenirs,  ma  chère  Agnès  !  Chaque  jour
          d’enseignants  de  se  réunir  avec  la  psychologue   passé avec toi nous apprenait quelque chose. Pour
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