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Nous du Collège - N  299 - Juillet 2023
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    54            Kaléidoscope scolaire













              l’heure où le Liban est emporté
          À dans un tourbillon de crises, où
          la déception hante tous les esprits, il
          est presque impossible de penser à
          un avenir sûr et paisible. Cependant,
          les  Libanais ont  pris le  pli de  ne
          jamais baisser les bras et de garder
          dans leurs cœurs de l’espoir pour la
          patrie. Notre professeure d’histoire,
          Mme Myrna el Habre, prenant
          les choses en main, a éveillé le
          sentiment  patriotique  des  élèves
          de première en lançant le projet
          « Beyrouth 2050 » : imaginer la Place
          des  Martyrs  ressuscitée  dans  les
          années  2050,  vu  que  cette  place,
          qui  a  longtemps  été  la  source  de
          vie et de l’histoire libanaise, a perdu
          son prestige d’antan et est négligée par l’État et le   Notre but ultime pour ce projet n’était donc pas
          peuple. Comment penser à un Liban plein de vie        de  transformer  cette  place  en  une  ville  utopique,
          et d’opportunités si les battements de son cœur       futuriste, mais plutôt de faire ressortir de ses veines
          ralentissent de jour en jour ?                        l’histoire cachée et le patrimoine d’un Liban vivant.
          Après le lancement du projet, Thérèsa Beyrouthy       Nous avons dessiné et redessiné plusieurs plans
          et moi-même, élèves de 1 10, avons pris l’initiative   pour enfin obtenir une version finale que nous avons
                                   re
          de rechercher et de redécouvrir l’histoire dissimulée   transformée en maquette.
          de ce cœur de Beyrouth. L’évolution des multiples     Il  était  d’abord  question  de  travailler  sur
          noms attribués à cette place, d’Al-Maidan au XVII e   l’infrastructure du lieu, le transformer en un espace
          siècle à la Place des canons vers la fin du XIX  pour   piéton afin de diminuer la pollution de l’air et d’offrir
                                                      e
          enfin  mériter  son  nom  actuel,  Place  des  Martyrs,   aux citadins un lieu de marche sécurisé. Pour ne pas
          est le reflet de son parcours historique. Rayonnant   bloquer la circulation, la place est munie d’un tunnel
          à tous les niveaux et dans tous les domaines, elle    qui mène jusqu’à Beyrouth Souks. Ce tunnel est vitré
          était  connue  principalement  pour  sa  dynamique    et  permet  aux  passagers  d’observer  les  différents
          commerciale et sa plateforme de loisirs qui attirait   vestiges  archéologiques  se  trouvant  sous  la  terre.
          une  pléthore  de  visiteurs,  qu’ils  soient  touristes   L’asphalte de la route est remplacé par des dalles
          ou locaux. Son rayonnement ne se limitait  pas à      qui  génèrent  de  l’énergie  cinétique  aux  pas  des
          la surface mais une longue histoire de la place est   piétons, et permet d’alimenter le lieu de manière
          ensevelie sous terre, à commencer par la première     écologique. Un grand espace est aussi réservé à un
          école de droit au monde. Ce sont des vestiges         jardin dans lequel les adultes peuvent se reposer et
          pareils qui témoignent de l’importance de ce lieu     les enfants se divertir.
          et  sont  malheureusement  presque  effacés  de  la   Plusieurs bâtiments formeront un centre commercial
          mémoire libanaise ; sans oublier l’aspect le plus     qui  comptera  plusieurs  boutiques,  restaurants  et
          poignant  de  cette  place,  à  savoir  qu’elle  est  le   bibliothèques, et un « Café des Cèdres », lieu de
          symbole de la souffrance libanaise, le lieu toujours   rencontre de jeunes écrivains, de jeunes journalistes,
          taché du sang versé par les martyrs de 1916, les six   de femmes et hommes de lettres libanais : ils y
          nationalistes libanais pendus sur ordre de Jamal      exploiteront et exposeront leur talent littéraire qui
          Bacha, ou encore les victimes de l’explosion du       a longtemps été un atout important dans la culture
          4 août 2020.                                          libanaise. Nous avons aussi décidé de faire renaître
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