Page 102 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e




               comment un intrus pouvait s’infiltrer dans l’auberge, alors que
               la neige recouvrait les fenêtres et murait la porte ? La peur
               commença à l’engourdir. Il descendit précipitamment l’escalier
               pour retrouver Sam et Gaspard. Ulrich relata à ce dernier les
               évènements dont il fut témoin. Le vieux guide conclut en
               ricanant que Sam avait fait un cauchemar, et qu’Ulrich était
               fatigué. Il recommanda au jeune d’aller se coucher, mais le
               pauvre homme avait peur de retourner à l’étage et décida de
               dormir sur le sol de l’étage inférieur. Après s’être débrouillé un
               coussin, un matelas et une couverture, il se coucha et attendit
               le sommeil, qui ne vint jamais. Un grand malaise lui tiraillait les
               entrailles, ce qui l’empêchait de sommeiller en paix.

               Subitement, un grand fracas résonna à l’étage. Ulrich se leva
               de son lit de fortune et accourut vers la chambre de Gaspard,
               mais ne trouva rien. Pire encore, il ne trouva pas le vieux
               guide ! Sam dormait comme si de rien n’était. Pris de panique,
               le jeune guide  fouilla toute l’auberge pour enfin  trouver
               son compagnon allongé dans le lit de la femme de Jean.
               Mais pourtant, le vieil homme ne dormait jamais dans cette
               chambre, alors pourquoi était-il là ? Ulrich essaya de le réveiller
               en le secouant doucement, puis violemment, sans succès. Il
               constata qu’il ne respirait plus ! Lorsqu’il colla sa tête contre la
               poitrine du guide, il n’entendit pas les battements de son cœur.
               Il était mort pendant son sommeil !

               Mais  ce  qui l’effrayait  le plus, c’était  la  passivité de  Sam.  Ce
               dernier respirait toujours, mais il aurait dû sentir la mort de
               son maître. Il n’eut pas le temps de le pleurer : la chambre fut
               soudainement éclairée par une vive lumière bleue. Ulrich se
               retourna et son sang se glaça dans ses veines : une femme était
               apparue sur le seuil de la porte, resplendissante de lumière.
               Elle remua les lèvres en tendant la main vers Ulrich. Ce dernier
               resta paralysé par la terreur, ne sachant pas comment réagir à
               cette apparition. La seule échappatoire de cette chambre était
               bloquée par ce spectre féminin. Mais sa terreur s’agrandit en

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