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58 Tribune Nous du Collège - N 296 - Mars 2022
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n pouvait facilement s’attendre à une année perturbée, à des jours de
Ocongé forcés, comme nous les appelions jadis, mais ce sont des jours et Un ring
des jours qui sont passés à la trappe.
S’il faut faire un décompte, il y a avant tout les confinements de classes, les d’enfer !
confinements de divisions, d’élèves « cas contact » avec d’autres élèves ayant
contracté le Covid. Il y a aussi les contacts en autocars, les contacts de contacts…
bref, un véritable casse-tête pour le Service médical et pour les préfets.
Ensuite, il y a les journées à risque sécuritaire : je cite, par exemple, l’attaque Fermeture
de Tayouné. Ce jour-là, les parents étaient nombreux à l’Accueil du Collège
pour récupérer leurs enfants avant l’heure du départ. Ce jour-là aussi, certains exceptionnelle
autocars ont dû rester à Jamhour le temps que le front se calme. Les élèves v/s
bloqués au Collège ont passé quelques heures tranquilles avant de pouvoir
rentrer chez eux. Ouverture
Il y a aussi les fermetures dues aux grèves des transporteurs, qui ont donné lieu
à deux jours de fermeture en janvier. ordinaire
Même la météo y met du sien : ainsi fin janvier, la neige sur le littoral a apporté
son lot de fermetures.
Ces nombreuses annonces de fermetures puis d’ouvertures envoyées aux
parents maintiennent un rythme de stress soutenu. Avec tout cela, sans compter
les multiples sources d’angoisses du citoyen libanais, il y a peu de chance de
s’en sortir indemne et sain d’esprit.
Un conseil : un peu de thé vert, de la verveine, de la camomille ou de la menthe,
du sport peut-être, En attendant Godot.
Entre les contraintes et l’instinct de survie d’une jeunesse qui rit encore
Leurs parents ont vécu la guerre, sont sortis sous les bombes, connaissaient sur
Pas trop le bout des doigts toutes les catégories d’armes. Aujourd’hui, les adolescents du
Liban ne sont pas plus gâtés que leurs aînés, ils vivent avec de lourdes contraintes
sur le dos.
loin, Sortir en 2021 est devenu un exercice exigeant. Les copains insouciants, la tête
dans les nuages, ne sont plus au rendez-vous. À leur place, il y a des jeunes joyeux,
certes, mais responsables, réalistes et réfléchis.
pas trop Pour organiser une sortie en soirée ou pendant la journée, il y a des impératifs
spécifiques au Liban à prendre en compte :
- Il s’agit d’abord de former son groupe et de s’entendre sur le jour et l’heure.
cher, - Ensuite décider du programme en tenant compte des contraintes suivantes :
• Trouver le mode de déplacement (parents, amis… le prix du taxi étant devenu
inabordable).
pas trop • Fixer une destination pas très éloignée du lieu de départ pour limiter la
consommation d’essence, devenue très chère.
bondé… • Trouver un restaurant aux tarifs abordables.
• S’assurer que ce même restaurant respecte les normes d’hygiène (les cas
d’intoxication alimentaire étant légion).
- Garder en tête qu’il est préférable de sortir en extérieur à cause de la Covid-19
et des mesures sanitaires à respecter.
Si, certains jours, l’on arrive à cocher toutes ces cases en trouvant le programme
et la destination idéale, d’autres fois, ces impératifs deviennent si pesants qu’on
finit par lâcher et se retrouver en petits groupes sur les balcons des appartements.
Là aussi, il faut bien garder en tête que, minuit passé, les générateurs de quartiers
sont éteints, il faut alors terminer la soirée à la chandelle.
NC - BCP

