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Dossier


                                   Amin Maalouf à Jamhour





            ans les biographies de l’auteur, nous retrouvons à peine quelques références à ses années d’école, par discrétion
        Dou par timidité, toujours est-il que ses souvenirs n’y sont évoqués que parcimonieusement !
        Même le site de l’Académie française ne mentionne que ses études supérieures, revenons quand même sur les pas de
        notre immortel lorsqu’il était encore au Collège, et lorsqu’il y retourne auréolé du Goncourt.

        Une des rares références à ses années à Jamhour figure dans Autobiographie à deux voix - Entretien avec Egi
        Volterrani, il y confie :
        […] « à l’école où j’étais, celle des pères Jésuites, située sur une colline près de Beyrouth, nous apprenions l’histoire
        des Croisades dans les livres français, avec une forte connotation catholique ; il y avait même, à l’école, une sorte
        de mouvement de jeunesse comparable au scoutisme mais réservé aux plus jeunes, dans lequel on devenait d’abord
        « croisillon » puis « croisé ». Je crois bien que j’en ai fait partie, à sept ou huit ans, mais je n’en suis pas très sûr, il
        faudrait que j’aille consulter les archives de l’école*... De toute manière, la vision que j’avais étudiée enfant faisait
        des croisés des héros. »
                                                                       Volterrani Egi, « Amin Maalouf. Autobiographie à deux voix »
                                                                                       Entretien, 2001. www.aminmaalouf.org


                                                              Laïus  jamhourien  de  l’élève  Amin
                                                              Maalouf,  paru  dans  le  Nous du
                                                              Collège, numéro 188, juillet 1966.
                                                              Il  y  figure  avec  les  laïus  de  ses
                                                              camarades en classe de Terminale.














                                                re
        En 1965, alors qu’il est élève en classe de 1 , il rédige un
        article publié dans le Nous du Collège sur le légendaire
        héros : Antara Bin Chaddad. Semblable à un essai, cet
        article souligne la finesse d’esprit du jeune auteur qui
        développe  une  analyse  de  l’épopée  versifiée  dans  la
        littérature arabe. Maalouf y aborde des thèmes qui lui
        tiennent déjà à cœur comme le racisme ou l’esclavage. La
        deuxième partie de son texte se concentre sur les genres
        de poésie lyrique dans la culture arabe. Il termine sur
        une critique acerbe des auteurs de son temps, appelant
        à  créer  de  nouveaux  genres  empreints  de  modernité
        au  lieu  de  chercher  des  significations  implicites  dans
        l’ignorance des siècles passés.
        La  dernière  phrase  de  ce  texte  retient  l’attention,  il
        écrit  :  «  Nous  devons  œuvrer  pour  l’avenir  au  lieu  de
        nous  leurrer  du  passé ».




        * NDLR : après des recherches aux archives du Collège, aucune liste
        d’adhérents aux « Croisés ou Croisillons » n’a été trouvée.                 Nous du Collège, numéro 184, année 1965


       58                                           Mars 2024 - N  300                               Nous du Collège
                                                                   o
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