Page 115 - Peurs sur la Colline
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passer le test de l’eau : sans résultat. Pris par une grande colère,
je marchai longtemps, très longtemps, pénétrai dans la forêt et
creusai inlassablement jusqu’au coucher du soleil. Je l’enterrai
et rebouchai le trou. J’étais au septième ciel, je jubilais, content
de m’être enfin séparé de cette « ordure ». En rentrant chez
moi, le ciel s’assombrit tout à coup. Une atmosphère lugubre
régna. J’avançai tel un automate dans les ténèbres. Une pluie
torrentielle et drue s’abattit subitement sur la ville, suivie de
coups de tonnerre. Le vent devenait de plus en plus fort….
Assez fort pour qu’il poussât les voitures. Je courus chez moi, la
gorge nouée. J’espérais que tout cela n’était qu’un cauchemar
mais je savais que tout était réel. Je courus pour me réfugier
chez moi, dans ma chambre, dans mon refuge… chose que je
n’aurais jamais dû faire à cet instant-là car, à ma plus grande
frayeur, j’aperçus, sur mon lit le livre grand ouvert, avec le
message suivant, tracé à l’encre rouge :
« Ton tour viendra ! Ton caveau est déjà prêt. »
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