Page 110 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e
Soudain, je vis une ombre s’approcher de moi à travers le miroir.
Le sang se glaça dans mes veines, je n’arrivais plus à bouger,
ni même à me retourner. L’ombre s’avérait être un homme
masqué tenant un couteau ensanglanté dans sa main droite.
Je sentis qu’il m’agrippa l’épaule, m’arrachant un cri de terreur.
Alors, le charme fut brisé : je pus m’enfuir vers un chandelier,
allumer les bougies précipitamment. Je me retournai pour
me défendre contre l’homme mystérieux, mais je ne le trouvai
pas. Le miroir avait même arrêté de luire. Je me dis alors que
cela pouvait être une illusion. Je constatai en tremblant que le
miroir m’effrayait pour une quelconque raison. Donc, je décidai
que le lendemain j’irai m’informer sur cet objet biscornu chez
Gaspard.
Après avoir passé une nuit blanche, je me dirigeai, dès l’aube,
vers la brocante de Gaspard. Je rencontrai le propriétaire du
miroir pour des informations sur le miroir. Au début, il refusa
de partager des détails sur l’objet, mais j’insistai au point de
le menacer. Finalement, il se résigna et me raconta l’histoire
de ce mystérieux miroir. Il avait jadis été possédé par un
roi qui immolait quiconque lui déplaisait. Il avait une façon
inhabituelle de tuer les victimes : il les amenait devant le
miroir pour quelles s’observent mourir. À ce moment-là, je me
rappelai avec horreur toutes les visions que je vécus : tâches de
sang, cauchemars, homme masqué, …
Je remerciai l’homme et me dirigeai à la hâte vers ma maison.
Lorsque je fus arrivé dans ma chambre, je me jetai sur mon lit,
ravagé par une terrible migraine due aux idées folles qui me
grignotaient le cerveau. Le tyran hantait-il le miroir ? Attendait-
il le bon moment pour frapper ? Était-ce juste possible ?
concevable, du moins ? Ou était-ce mon imagination ? Ma
pauvre cervelle brûlait sous le poids de toutes ces idées. J’étais
perdu, désemparé. Un sentiment de malaise me torturait le
ventre. Puis, soudain, j’eus bizarrement le besoin ardent de
décrocher le miroir et de l’éloigner aussi loin que possible de
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