Page 114 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e
grisâtre. La forêt était touffue et sinistre mais cela n’empêchait
pas notre bonheur. Une heure passa avant la première pause.
J’ouvris mon sac pour m’hydrater et, à ma grande stupeur, je
vis mon précieux livre !!! Je ne me rappelai point l’avoir glissé
dans ma musette. J’essayai en vain de trouver une explication
à sa présence. Pourquoi était-il là ? Que faisait-il dans mon sac ?
À ce moment précis, mon ami me demanda pourquoi mon sac
était vide et si j’avais besoin d’eau. Ahuri, je me rendis compte
que j’étais le seul à avoir vu le livre. J’étouffais un cri et broyai du
noir à l’idée d’être fou. Est-ce que le livre était magique ? Après
tout quoi ? Je pensais ironiquement que c’était fort possible
puisque je l’avais volé dans un château !
Je continuai ma randonnée, ne pouvant ôter de ma tête
l’idée que je hallucinais peut-être. Après quelques kilomètres
de marche, nous arrivâmes à une place publique. Une heure
s’écoula. Subitement, je ressentis un frisson dans le dos. Je me
retournai et vis une chose que je ne pouvais surtout pas voir.
C’était mon oncle décédé. Oui !!! je dis bien « DÉCÉDÉ » !
Aussitôt après, je vis la totalité des personnes dont les noms
étaient inscrits sur les pages de ce « maudit » livre à mes
trousses. Tremblant de tous mes membres, je pris mes jambes
à mon cou. Je courus tout droit, sans me soucier des dégâts
que je semais sur mon passage. Tout à coup, je trébuchai et
mordis la poussière. Je me relevai et allai me cacher dans une
grotte, la tête entre les mains. J’étais pétrifié. Grâce à Dieu, la
professeure me prit entre ses bras et essaya de me rassurer. Je
lâchai des mots, tout en essayant de lui expliquer ce qui m’était
arrivé. Elle crut que je hallucinais. Pourtant j’étais certain que je
ne rêvais pas.
Le lendemain, à l’école, tous les regards se posèrent sur moi. J’en
avais marre de ce livre qui me causait tant de soucis. Je décidai
à ce moment-là de m’en débarrasser. Oui… de le brûler… mais
à ma grande surprise, il ne cédait pas à la flamme. Je lui fis
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