Page 113 - Peurs sur la Colline
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panoramas. Une envie pressante m’obligea à me diriger vers
               les toilettes. Ne les trouvant pas, je me perdis dans l’immensité
               du château et aboutis finalement à une salle vide. Seul, un livre
               était posé sur une table. Je le pris et fus ébloui par la beauté
               de cette « chose ». Le livre était recouvert de velours rouge. Je
               tombai immédiatement sous le charme de cet objet ravissant.
               Je regardais furtivement autour de moi et ne voyant aucune
               âme qui vive, je le glissai dans la poche de mon costume et le
               ramenai avec moi à ma demeure. Quand je rentrai chez moi,
               j’avais sur moi un trésor inestimable.


               Des semaines passèrent, puis, après une dispute orageuse avec
               mes parents, je fus puni et enfermé dans « ma taverne ». Je sortis
               alors « ma relique » que j’avais dissimulée précieusement, il y a
               quelques mois, au fond de mon placard, dans un endroit tout
               noir. J’écrivis avec de l’encre rouge les noms des personnes qui
               m’avaient jadis marqué, comme ma grand-mère décédée il y a
               quelques mois et mon oncle qui avait tragiquement péri dans
               un accident de voiture aux États-Unis. Je le refermai, le cachai
               sous le lit puis partis me coucher. Mon sommeil fut interrompu
               la nuit par un bruit étrange provenant de la cuisine. Curieux, je
               me levai précipitamment, mû par une grande soif d’aventure.
               À ma grande stupeur, je vis mon livre posé sur la table de la
               cuisine. Comment avait-il atterri ici ? Était-ce mon chien qui
               l’avait malicieusement trimballé jusqu’à la cuisine et ma mère
               qui me l’avait posé sur la table ? Je retournai me coucher,
               perplexe, pensant que c’etait mon imagination qui me jouait
               de mauvais tours.


               Trois jours passèrent… rien de suspect. Un beau matin, je me
               réveillai de bonne humeur, fis ma petite toilette, pris mon sac et
               me dirigeai vers l’école. Pour renforcer les liens entre les élèves
               et les professeurs, le préfet de notre division avait décidé ce
               jour- là d’organiser une sortie, une randonnée plus précisément
               dans la forêt qui jouxtait les grandes bâtisses de notre ancien
               collège. Aucun petit rayon innocent de soleil ne décorait le ciel

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