Page 108 - Peurs sur la Colline
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Le reflet meurtrier
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Clara Rizkallah, Joya Sleilaty, Raymond Masri - 4 1
ela faisait vingt ans que ma femme, avait quitté ce monde.
CEt moi, Jérôme, je l’aimais tellement, que je ne m’étais plus
remarié. J’avais 50 ans et je vivais au sein d’un immense manoir.
Je m’étais coupé totalement de la société et ne m’étais pas remis
de cet accident. Je n’aimais adresser la parole à personne. Mon
manoir se localisait dans un quartier horriblement silencieux à
Paris. Je ne parlais qu’à mes domestiques pour leur demander
des services. Je vivais dans un désespoir amer et solitaire. Je ne
souriais pas, je ne sortais pas de ma demeure et je passais la
moitié de mon temps à contempler le portrait de ma femme.
La seule place où je passais le reste de mon temps était « la
brocante de Gaspard » qui était à dix pas de mon manoir. Un
jour, plus précisément un Mardi après-midi, je me baladais dans
cette ancienne brocante. Dans ce bazar, il y avait des objets qui
dataient du Moyen-Âge. En passant, mon regard s’arrêta sur un
majestueux miroir cadré d’or. Sans même y penser, je décidai
de l’acheter. Étrangement, il coûterait trois fois rien pour un
pareil miroir : « 10 Euros ». C’était vraiment très bizarre ! Une fois
arrivé à la maison, je me dirigeai vers ma chambre et j’accrochai
le miroir en face de mon lit. Ensuite j’amenai un chiffon mouillé
et nettoyai le miroir ainsi que son cadre. Puis j’observai mon
travail, ravi du résultat : le miroir était comme neuf ; il étincelait.
Le lendemain, je me réveillai de bonne humeur. Je me préparais
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