Page 93 - Peurs sur la Colline
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m’empêcha de succomber à la peur qui me rongeait. Soudain,
               je vis une espèce d’ombre blanche passer devant mes yeux au
               moment où la jeune femme me présentait sa bibliothèque.
               Je fus terrifiée, mais j’avais beaucoup trop confiance en ma
               gouvernante pour me permettre de m’imaginer des choses
               saugrenues… Le dîner approchait et mon ventre criait
               famine. Du coup, Spencer m’invita à la cuisine pour souper. Au
               moment où la jeune femme quitta la cuisine pour répondre au
               téléphone qui avait sonné, un tonnerre s’abattit sur la demeure
               et une pluie importune agressait les vitres autour de moi, et je
               vis le même halo blanc que tout à l’heure.


               J’eus des frissons et la panique me saisit, je suffoquai, je voulus
               hurler et crier de toutes mes forces, mais aucun son ne sortit,
               même pas un simple cri. Je ne pourrais pas vous expliquer
               davantage mon ressenti à ce moment-là… C’était inexplicable,
               beaucoup trop complexe pour le décrire avec de simples mots.
               J’étais clouée sur ma chaise, frigorifiée de peur, je n’arrivais pas
               à tenir sur mes jambes, devenues molles.


               Mes mains devinrent moites, mes cheveux se hérissèrent,
               mon souffle se retint, mes yeux sortirent de leurs orbites et
               ma bouche se crispa. Pourtant, cette espèce de voile blanc
               disparut, je ne comprenais plus alors ce qui m’arrivait. Mon
               imagination me jouait-elle des tours ? Avais-je imaginé ce
               que je venais d’apercevoir ? Je me souvins de tous ces contes
               de fées dans lesquels l’immense monstre, l’horrible sorcière
               n’étaient qu’une faible créature imaginaire, et cette pensée
               dissuada ma crainte et tranquillisa mes esprits.

               Malgré cela, l’absence de ma gouvernante m’apaisa moins. Je
               me dirigeai vers la salle de séjour où Spencer était restée, ce ne
               fut pas le cas. À part me dégourdir les jambes, ce trajet me fut
               inutile, ce qui m’irrita.
               Je tournai les talons afin  d’aller me coucher. Je rentrai à la
               salle d’eau pour faire une dernière petite toilette. Au moment

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