Page 90 - Peurs sur la Colline
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Peurs sur la colline - classes de 4 e
doucement, les jambes tremblantes.
« C’est maman, j’en suis sûre » murmurai-je à moi-même,
essayant désespérément de calmer mon cœur affolé et mon
souffle saccadé.
Ce fut alors, que j’arrivai devant une porte, qui me dominait de
toute sa hauteur.
« Maman? Papa? », tentais-je d’une voix tremblante.
Mais comme seule réponse : un bruit entêté provoquait
d’interminables frissons tout au long de mon échine.
Mes doigts hésitants vinrent se poser sur la poignée froide et
rouillée, m’électrisant à son contact. Lentement, je la tournai…
Boum, boum, boum...
Mais la porte ne s’ouvrait pas. Elle était verrouillée.
Je reculai, affolée et submergée par un flux de sentiments
ravageurs. Il fallait que je retournasse dans ma chambre.
Maman était sûrement derrière cette porte, trop occupée pour
m’entendre l’appeler. Je tournai les talons quand soudain…
Le silence.
Cet effroyable silence. Inhabituel. Oppressant. Terriblement
bruyant. Ce genre de silence qui torturait mes oreilles, fracassait
ma tête et faisait chavirer mon être. Je me figeai, trempée de sueur.
Un grincement retentit furtivement, semblable à celui d’une
porte qui s’ouvre …
Et pas n’importe laquelle…
Mon cœur, pour un instant, cessa de battre et mon sang se
glaça dans mes veines. Un doux frisson vint griffer mon corps,
lentement, comme savourant ma détresse et mon effroi. Je me
retournai, prête à affronter mes parents.
Mais il n’y avait personne.
Seules, la pénombre… et une porte entrouverte. Plus je la
regardais, plus je sentais qu’elle me défiait d’y entrer… On
m’attendait.
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